Peugeot 203 Coupé : l'erreur de casting
Il existe des bides automobiles à toutes les époques, et je crois qu’aucun constructeur n’y a jamais échappé. C’est le cas de Peugeot qui, dans les années 50, décide de surfer sur le succès de sa 203, best seller de la marque qui installera sa réputation de solidité et de fiabilité.
Peugeot commence par se diversifier en 1951 en lançant la 203 Cabriolet, construite à La Garenne Colombes sur une chaîne spécifique et semi-artisanale, et qui rencontrera un petit succès jusqu’en 1957. Et puis l’idée vient à l’esprit des cadres de chez Peugeot d’en dériver un coupé, afin de proposer à une clientèle bourgeoise une auto de standing et moins populaire que la berline. Le coupé rentrera en production en 1953.
Avec ce duo coupé/cabriolet, Peugeot pense avoir le ticket gagnant. Mais le coupé ne trouvera jamais sa clientèle : trop proche de la gamme populaire 203 pour séduire les nantis, sans avantage particulier par rapport au cabriolet vendu au même prix, sans véritable positionnement (à qui s’adresse-t-il vraiment?), et doté d’un look controversé (il singe le cabriolet sans en avoir les avantages), le Coupé 203 sera un véritable bide.
A tel point que Peugeot arrêtera vite les frais, stoppant la production dès 1954, après 955 exemplaires produits (dont seulement 223 pour l’année modèle 54, c’est dire!). Deux petites années pour s’apercevoir de son erreur. Si Peugeot a su reconnaître rapidement son erreur, elle n’abandonnera pas l’idée de décliner ses berlines en coupés et cabriolet, mais saura mieux les positionner, soignant particulièrement leur esthétique. Les coupé et cabriolet 404, 204/304, et 504 sont là pour le prouver.
Aujourd’hui, la 203 Coupé est une vraie rareté, et donc coûte relativement cher (plus de 25 000 euros), mais c’est toujours moins que le cabriolet. Mais avec la 203 on quitte le monde des youngtimers utilisables en daily drivers pour entrer dans celui de la collection.