Peugeot 106 XSI : dans l’ombre de la GTI !
GTI par-ci, 205 par là… Il suffit de parcourir les forums ou groupes automobiles sur Facebook pour se rendre compte de l’impact qu’a aujourd’hui la Peugeot 205 GTI. Sur les annonces du Bon Coin, les prix s’envolent, et bientôt la petite lionne deviendra inaccessible, et il faudra trouver des alternatives pour s’offrir une petite sportive procurant autant de sensation ! Si j’ai rêvé toute mon enfance de cette 205, que ce soit dans ses versions Rallye, GTI, Turbo 16 ou Rallye Raid (lire aussi : Peugeot 205 Turbo 16), elles commençaient à sérieusement dater lorsque j’arrivais à l’âge pré-adulte.
Au début des années 90, je commençais à trouver le temps long, la 205 étant sortie en 1983. Aussi j’accueillais la sortie de la 106 en 1991 avec joie : enfin, Peugeot passait à autre chose, avec une petite voiture encore plus compacte, au positionnement légèrement différent. Au service marketing de la marque au Lion, on avait conscience que remplacer la 205 ne serait pas tâche aisée, et on décida de couper la poire en deux, avec une 106 remplaçant la 104 disparue en 1988, et petit à petit la 205 vieillissante, tandis que la Peugeot 306 (qui n’apparaîtra qu’en 1993) remplacerait pour partie la 205 et bien sûr la 309. C’est donc un duo 106/306 qui à terme remplacerait un trio 104/205/309 largement dominé par la 205. L’offre segmentée, de la petite 106 XN à la 306 S16, en passant par des versions 3 portes, 5 portes (106 et 306), XSI puis S16 (106 et 306), Rallye (106), Cabriolet (306, lire aussi : Peugeot 306 Cabriolet), ou break (306) permettait de combler tous les créneaux du marché. La 205 fera pourtant de la résistance jusqu’à 1999, survivant même au lancement d’une véritable remplaçante en 1998, la 206.
La numérotation de la 106 l’apparentait à la famille 104 plus qu’à celle de la 205. D’ailleurs, la 106, plus petite, dérivait de la Citroën AX lancée en 1986 ! Pourtant, la « sportive » de la gamme, la 106 XSI fut tout de suite comparée à la 205 GTI. Etrange car en réalité, il aurait plutôt fallu la mesurer à la 104 ZS (lire aussi : Peugeot 104 ZS). Surtout que la petite Peugeot prenait bien garde de ne pas utiliser les 3 lettres GTI pour éviter toute comparaison (raté). Autre raison, et non des moindres : si les années 80 avaient été les années GTI, les années 90 s’y prêtaient moins. On voyait les GTI comme des petites bombes roulantes, potentiellement dangereuses sur les routes, surtout aux mains d’apprentis conducteurs ! La petite voiture de sport n’avait plus autant la cote. Avec les lettres XSI, Peugeot croyait éviter toute ambiguïté tout en proposant une petite voiture très performante, grâce à un petit moteur rageur (1.4 litre TU et 100 ch, puis 95 ch à partir de 1993) et à un châssis très sain (dérivé de l’AX GTI), au point que beaucoup regrettaient quelques chevaux en plus. En 1994, la XSI recevra un 1.6 de 105 chevaux, montant moins haut dans les tours, mais plus efficace et souple.
Dans la gamme 106, la XSI jouait un double rôle : celui de la sportive de service, mais aussi celui de haut de gamme. Mais si vous montez aujourd’hui dans l’une de ces voitures, vous vous rendrez compte combien le « haut de gamme » a évolué depuis. Les premières XSI n’avaient même pas les vitres électriques, et bien des accessoires évidents aujourd’hui étaient proposés en option. Elle évoluera dans sa dotation tout au long de sa carrière, prenant son rôle de haut de gamme plus au sérieux avec l’arrivée de la 106 Rallye en 1993, dédiée au sport pur et dur.
Stylistiquement, la XSI tire le meilleur de la ligne tendue et acérée de la 106, grâce à un bouclier avant plus sportif doté d’antibrouillards (lui donnant l’agressivité manquant au reste de la gamme), et à des baguettes latérales, prolongeant les pare-chocs, en plastique noir. En outre, ses jantes de 14 pouces (que cela paraît petit aujourd’hui) rappelaient celles de la 405 Mi16. Proposée en rouge, gris, bleu Miami ou noir, elle indiquait clairement la couleur. On s’en souvient moins, mais rapidement, les petites XSI envahirent les beaux quartiers de la capitale, en même temps chic et performante : la deuxième voiture idéale pour la bourgeoisie. Sachez enfin qu’il existe une série spéciale « Le Mans » (300 exemplaires pour la France) hautement désirable pour sa rareté (à collectionner aux côté des 405 et 306 éponymes).
La rare 106 XSI Le MansLa 106 XSI, outre ses plus ou moins 100 ch (selon les moteurs ou les années, de 95 à 105 ch on l’a vu), son châssis aux petits oignons, offrait au conducteur un poids plume, 870 kg, conséquence bienheureuse d’un équipement spartiate. Résultat, la voiture est agile, et permet de s’amuser sans aller à des vitesses folles. D’autant que l’insonorisation n’étant pas son point fort, on avait l’impression de « vivre » la route. A l’occasion du restylage de la 106 en 1996, la XSI disparaîtra au profit d’une S16 de 120 chevaux jouant beaucoup plus ostensiblement la carte du sport ! Bref, c’est aujourd’hui qu’il faut s’intéresser à cette 106 XSI : les beaux exemplaires commencent à se raréfier (la voiture n’ayant pas toujours été bien traitée, conséquence de sa fiabilité), et ils n’ont pas encore l’aura de leur grande sœur 205 GTI, mais ils seront sûrement rapidement très recherchés ! Et puis, on fête ses 25 ans cette année !