Panhard Dyna Junior : roadster minimaliste
Elle avait la gueule, les proportions, et le un nom d’un jouet : Panhard Dyna Junior. La firme doyenne du quai d’Ivry s’était mise en tête de concurrencer les roadster anglais en ce début des années cinquante, et présentait en 1951 cette Junior dérivée de la Dyna X, sensée conquérir l’Amérique.
Car avec ce roadster minimaliste, dotée de tout petits moteurs (bicylindre de 745 cm3 développant 35 ch pour la version 120 et 38 ch pour la version 120 Sprint, puis 851 cm3 de 38 et 40 ch pour les 130, voire 60 ch en option), c’était bien les Etats Unis (pays des grosses cylindrées) qui étaient visés, ce qui avouons-le, semblait assez incongru.
Panhard n’insistera d’ailleurs pas beaucoup : le prototype n’ayant pas séduit les américains, la Junior n’y sera finalement jamais vendue. En France, elle était proposée à un prix concurrentiel, inférieur aux roadsters anglais concurrents, mais elle ne rencontrera jamais le succès : seulement 4707 exemplaires seront produits entre 1951 et 1956. D’abord « roadster », la Junior sera aussi proposée en cabriolet (avec des vitres latérales).
Car si elle n’était pas chère, elle était surtout très spartiate : un volant, trois cadrans, une banquette et un levier de vitesse, et puis c’était tout. Difficile de faire moins équipée. En même temps elle avait un look assez rigolo, et des moteurs assez brillants malgré leur petite cylindrée (il faut dire que l’auto est légère, 635 kg). Mais revers de la médaille, ils demandaient un entretien méticuleux (comme tous les moteurs Panhard).
Je dois avouer avoir un faible pour la marque Panhard en général, qui tentera toujours, avec peu de moyens, de sortir des sentiers battus et de se forger sa propre personnalité aux côtés de constructeurs bien plus gros comme Peugeot, Renault ou Citroën. Citroën qui finira d’ailleurs par racheter la marque. Et cette Dyna Junior doit être bien amusante à conduire.
Aujourd’hui, elle vaut quand même relativement cher. Il faut dire qu’elle est plutôt rare. Et puis son moteur pointu la réserve à des spécialistes, car le petit flat-twin demande des réglages réguliers. Ne rêvez donc pas à elle comme un daily-driver : il s’agit bel et bien d’une voiture de collection. Mais si vous vous sentez d’attaque hein ! Sinon, pour plus de fiabilité, vous pouvez toujours partir à la recherche d’une Nissan Figaro (lire aussi : Nissan Figaro) qui lui ressemble étrangement (les designers nippons seraient-ils fans de Panhard?).