Mercedes F100: un concept prémonitoire !
Lorsque Mercedes présenta son concept car F100 au salon de Détroit en 1991, la voiture fit sensation ! Oui vous avez bien lu « sensation ». Aujourd’hui, l’amateur de bagnoles ne retiendra que son look pachydermique qui semble avoir inspiré par la suite Ssangyong pour son étrange Rodius (firme par ailleurs liée à Mercedes). Pourtant, cette F100 recèle de petits « trucs » qui, en 1991, relevaient de la science-fiction, mais qui peuplent aujourd’hui nos voitures.
Bien entendu, le bagnolard espère à chaque salon une supercar, débauche de puissance, de cylindres et de caractéristiques affolantes. Avec la F100, il n’en est rien. A première vue, il s’agit d’un MPV (multi-purpose vehicle), catégorie en vogue en ce début des années 90 après les succès inespérés du Renault Espace et du Chrysler Voyager ! Mais Mercedes va transformer le genre en laboratoire des technologies du futur, touchant juste presque à chaque envoi.
Certes, la configuration étrange des sièges (avec notamment la place du conducteur, en position centrale) n’a jamais été reprise, à part par McLaren pour sa F1 (lire aussi : McLaren F1). Mais pour le reste… C’est rare d’être aussi visionnaire ! Conduite autonome ou presque (notamment la reconnaissance des lignes, courante aujourd’hui), radars avant et arrière (avec un ordinateur capable de prioriser), appel automatique des secours, panneaux solaires, pression des pneus contrôlée, reconnaissance vocale, phares Xénon, essuie-glaces automatiques, une carte à la place de la clé de contact… Autant dire qu’elle ne serait pas du tout larguée dans les années 2000.
Rappelons-le : la proposition date de 1991. Si quelqu’un doutait de l’intérêt des concept-cars, on voit bien, avec ce F100 moche au possible (mais était-ce important?) que l’automobile n’est pas qu’une histoire de dessin, mais bien d’anticipation. Toutes ces innovations se sont retrouvées tôt ou tard sur une Mercedes, puis sur l’ensembe de la production mondiale, jusqu’à en devenir des arguments de vente.
Voilà pourquoi le F100 est intéressant. Alors bien sûr, on peut regretter le temps des carbus, du zero électronique, et du peu d’importance de l’aérodynamique. On peut regretter la fin des gros moteurs avec cette période de downsizing (quoique le F100, avec son L6 de 2,6 litres de 194 ch, ne soit pas un modèle de rendement, du moins avec notre prisme moderne), mais force est de constater que nos voitures évoluent, et que d’une certaine manière ce n’est pas un mal.
Reste la question de confort personnel. Nombreux sont ceux que je croise qui adorent ces aides à la conduites que moi je redoute, car elles m’endorment… Lorsque je testais la Tesla Model S (lire aussi : Tesla Model S), de nombreux confrères m’ont demandé mon avis sur la conduite autonome : en vrai je déteste pour des raisons personnelles, même si je reconnais que c’est bluffant.
Voilà donc cette F100, qui ne sera pas dans les mémoires, à tort car elle innovait beaucoup, une voiture prémonitoire de ce que l’automobile deviendrait 20 ans après. Avoir vu aussi juste aussi tôt, moi je dis chapeau à Mercedes. Pour la ligne, je vous laisse juge, mais est-ce vraiment important ?