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Mercedes-Benz SL R129 : la grande classique de demain

Par Nicolas Fourny - 14/03/2025

« Tout à la fois confortable, rapide et dotée d’excellentes qualités routières, la R129 se caractérise avant tout par une sophistication hors normes pour l’époque »

Depuis 1957, et sans la moindre discontinuité, les roadsters dits Sport Leicht trônent au sommet du catalogue Mercedes au sein duquel ils incarnent, comme leur nom s’efforce de l’indiquer, la sportivité, la performance et le plaisir de conduire les cheveux au vent. Bien sûr, tout cela fait volontiers sourire les dirigeants de l’autre grand constructeur stuttgartois, pour qui la notion de « voiture de sport » revêt une tout autre signification, mais qu’importe ! Parmi les huit générations de SL, plusieurs ont marqué leur temps, le fait est ; et la série 129, produite de 1989 à 2001, fait indéniablement partie des réalisations les plus emblématiques de la firme à l’étoile, agrégeant comme peu d’automobiles ont su le faire l’élégance, la qualité de construction, la puissance maîtrisée et un raffinement technologique dont l’étendue, il y a trente-six ans, fit couler beaucoup d’encre…

La gloire en héritage

Comment succéder à un best-seller ? Le problème ne concerne pas que les constructeurs de masse : la Daimler-Benz s’y trouva confrontée vers le milieu des années 80, lorsqu’elle s’avisa de concevoir la remplaçante des roadsters de la série 107 qui, à l’époque, dataient déjà de près d’une quinzaine d’années. L’insolent succès du modèle, qui s’écoula à près de 240 000 exemplaires en dix-huit ans d’existence commerciale – une popularité inouïe pour une automobile aussi coûteuse – n’allait pas faciliter la tâche des concepteurs de la série 129, par surcroît voulue nettement plus ambitieuse que sa devancière, conçue à la fin des années 60. En substance, imaginez un instant que, chez BMW, l’on soit passé sans transition des coupés de la série E9 à la 850i E31 présentée – comme la SL – en 1989 ; toutes proportions gardées, c’est un peu ce qui s’est passé à Stuttgart où, après la relative quiétude d’une très longue carrière marquée par de rares évolutions techniques et esthétiques, la clientèle de la vénérable SL a vu débarquer ce que l’Auto-Journal qualifiera de « feu d’artifice technologique » ! Ainsi qu’on va le voir, cette formulation n’avait rien d’exagéré…

Un autre chef-d’œuvre de Bruno Sacco

À la fin des années 1980, la série 107 faisait partie de ces chères vieilles choses semblant promises à une forme d’éternité car indéfectiblement attachées, millésime après millésime, aux catalogues de leurs constructeurs respectifs. Comme la SL, la Jaguar XJ-S, l’Aston Martin AM V8 ou la Fiat 126 ressemblaient ainsi à ce qu’elles étaient – d’attachants remugles échappés des seventies et refusant obstinément de mourir. Pourtant, en dépit d’un succès ne se démentant pas, il était grand temps, pour le seul cabriolet Mercedes de son temps, de passer le relais, sa sénescence apparaissant chaque jour plus flagrante en comparaison des très modernes 190 ou de la gamme 124. C’est à dessein que nous citons cette dernière, car la R129 lui doit beaucoup – schématiquement, l’auto a été élaborée sur la plateforme raccourcie de la gamme moyenne Mercedes, agrémentée toutefois d’un certain nombre d’innovations qui, par comparaison, allaient envoyer le modèle sortant directement au musée. Si, fort logiquement, la R107 exsudait tous les codes stylistiques en vigueur à Stuttgart au début des années 70, son successeur, quant à lui, se projetait résolument vers la décennie 90, en actualisant habilement les substrats du « design Sacco », transposés pour la première fois dans une carrosserie ouverte. Incontestable réussite esthétique, la nouvelle SL a été unanimement saluée par la presse spécialisée pour l’équilibre de ses lignes et son élégance dépourvue de toute ostentation. Ici, nul besoin de spoilers ou d’ailerons tapageurs pour exprimer la puissance ; cohérente et harmonieuse quel que soit l’angle sous lequel on la contemple, peut-être plus que tout autre modèle de la marque à ce moment-là, la R129 personnifie à merveille la philosophie Mercedes.

Les Porsche dans le viseur

Les responsables de Porsche pouvaient toujours rigoler en contestant les aptitudes sportives du nouveau roadster étoilé, cela n’empêcha pas celui-ci de tailler quelques croupières à leur sacro-sainte 911, pourtant récemment renouvelée, les 326 ch de la 500 SL approchant, malgré un poids supérieur de 400 kilos, les chronos du cabriolet Carrera 2, largement dominé en puissance pure par la Mercedes et sensiblement moins polyvalent. On nous objectera que les deux autos ne s’adressaient pas à la même clientèle ; assertion probablement vraie en Europe, mais bien plus contestable en Amérique du Nord – marché stratégique pour les deux modèles et où la performance pure, de toute façon inexploitable sur route ouverte, revêtait une importance moindre que sur le Vieux Continent. Au demeurant, le plus puissant des cabriolets Mercedes ne se bradait pas : à l’automne de 1989, il fallait en effet débourser 615 000 francs pour rouler en 500 SL (soit environ 170 000 euros de 2023), versus 490 000 francs pour la Porsche précitée, 619 000 francs pour une Ferrari Mondial cabriolet ou 428 800 francs pour une Jaguar XJ-S V12 décapotable. Au vrai, la SL, transformable à volonté en confortable coupé par la grâce du hardtop fourni en série, pouvait tout aussi valablement rivaliser avec une GT du calibre de la Porsche 928 et même avec la toute fraîche BMW Série 8 qu’elle terrassera sans vergogne sur le plan commercial.

Le meilleur cabriolet du monde

Tout à la fois confortable, rapide, dotée d’excellentes qualités routières et d’une finition à faire sangloter les propriétaires de Ferrari 412, la R129 se caractérise avant tout par une sophistication hors normes pour l’époque. Cela va de l’arceau de sécurité relevable automatiquement en cas de retournement à la suspension hydraulique semi-active ADS en passant par le système antipatinage ASR ou le différentiel autobloquant ASD, sans oublier l’incontournable ABS dont Mercedes aura été à la fois le pionnier et le vulgarisateur. Mais le véritable morceau de bravoure de l’auto, c’est bien entendu sa capote, certes infiniment moins soignée dans sa réalisation que celle d’une Rolls-Royce Corniche mais dont la simplicité de maniement laissa pantois plus d’un essayeur, étant entendu que celle-ci découlait d’une complexité fonctionnelle alors sans équivalent sur le marché. Plusieurs électrovannes et vérins sont de la sorte nécessaires pour permettre à la toile de se déplier ou de se replier, de façon entièrement automatique, la manœuvre ne nécessitant que d’agir sur un seul bouton, ce qui constitue un progrès marquant par rapport à la R107. De plus, et comme sur cette dernière, le toit souple de la R129 disparaît entièrement sous un couvre-capote métallique, préservant ainsi la pureté de la ligne une fois décapotée.

Du 6-cylindres au V12

Bien plus étendue que la gamme de motorisations de la R107, la R129 ratisse large et, pour le collectionneur d’aujourd’hui, il n’y a que l’embarras du choix, des paisibles 180 ch des premières 300 SL à la tonitruante et rarissime SL 73 AMG, dont le V12 de 525 ch ira, par la suite, faire les beaux jours d’une certaine Pagani Zonda… Tout à fait entre nous, le meilleur compromis reste cependant l’apanage des 500, qui connurent successivement deux V8, chacun d’eux ayant ses adeptes. Le M119 (4973 cm3, 32 soupapes, 326 puis 320 ch, 480 Nm) proposé jusqu’en 1998 convainc par une tessiture volontiers gutturale et un tempérament sans doute plus affirmé, tandis que le M113 à double allumage (4966 cm3, 24 soupapes, 306 ch, 460 Nm) compense son léger déficit de puissance par sa civilité et une moindre consommation de carburant – argument carrément anecdotique à ce niveau, nous direz-vous, et vous n’aurez pas tort. Pour le reste, le modèle n’est pas rare (plus de 200 000 unités construites en douze ans), les beaux exemplaires se trouvent dès 20 000 euros et il n’existe que de bons choix dans cette gamme pléthorique et personnalisable à l’envi, ce qui exclut pratiquement la possibilité de tomber sur deux voitures identiques. Compte tenu de la complexité de l’engin – en particulier pour ce qui concerne les modèles dotés de la suspension hydraulique –, un dossier d’entretien solide est absolument obligatoire, mais le plus simple est sans doute de solliciter les experts CarJager qui, à coup sûr, sauront dénicher la SL de vos rêves !

5987 cm3Cylindrée
394 chPuissance
250 km/hVmax



Texte : Nicolas Fourny

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