YOUNGTIMERS
JAPONAISE
MAZDA

Mazda Roadster Coupé : l’étrange et rare version coupé de l’adorable MX5

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 18/12/2019

Le 9 octobre 2003, les médias japonais reçoivent un étonnant communiqué de presse en provenance de Hiroshima : Mazda présente un étonnant dérivé de sa petite Miata / MX5 dénommé Roadster Coupé. Jusqu’alors, Mazda s’était toujours refusée à proposer une version coupé de son roadster à succès, mais avec la deuxième génération dite NB, elle va faire une fleur à ses fans, en série limitée et doté de 4 versions différentes, dont deux aux carrosseries plutôt baroques. Retour sur ce drôle d’oiseau rare.

La Miata M Coupé Concept, présentée en 1996, préfigure le Roadster Coupé.

Depuis 1989, la Miata (aux USA), MX-5 puis MX5 (en Europe) ou Roadster (sous la marque Mazda ou Eunos au Japon), réinvente le concept du roadster à l’anglaise, amusant, agile et sympathique, recréant ainsi un marché pourtant délaissé par ses propres inventeurs. La première génération dite NA s’impose tandis que la deuxième, dite NB, confirme à partir de 1998 et ce jusqu’en 2005, perdant au passage ses feux rétractables.

En 2002, Mazda présente le concept RS Coupé, au style très baroque.

La tentation du coupé

Si les concepteurs n’ont pas prévu, à l’origine, de version coupé (bien que cette piste ait été explorée), croyant à la puissance évocatrice du cabriolet, les choses vont peu à peu évoluer. En 1996, Mazda présente un concept-car dénommé Miata M Concept Coupé au dessin particulièrement réussi. Pourtant, la direction du constructeur japonais refuse l’obstacle et remise cet exercice de style aux oubliettes.

Le Roadster Coupé « de base » et Type S conserve la face avant de la MX5

Avec la version NB, il s’agit de confirmer l’essai du NA et l’ajout d’une nouvelle carrosserie ne se fait pas encore sentir. Pourtant, en 2002, Mazda crée la surprise en présentant un concept de coupé baptisé RS Coupé, puis en proposant enfin un tel dérivé dans son pays fin 2003. Le Roadster NB est en fin de vie, tandis que la 3ème génération dite NC est en gestation.

L’intérieur luxueux du Concept RS Coupé

Une série limitée pour la NB

Pourquoi donc Mazda présente une telle voiture à ce moment-là ? Difficile à dire. Est-ce pour dynamiser un peu la gamme en attendant la nouvelle venue ? Est-ce un test pour valider une option possible pour la suite ? Nul ne le sait, d’autant que la NC s’apprête à proposer la solution en vogue à l’époque : un toit rigide rétractable électriquement, comme les Mercedes SLK ou Peugeot 206 CC.

La Mazda Roadster Coupé Type E, qui tente la référence à Jaguar.

La solution est peut-être plus simple : offrir un objet collector aux fans du modèle dans l’Archipel, tout simplement. Surtout que ce coupé en petite série n’est pas directement construit dans les usines Mazda : sur la base d’un roadster “classique”, il sont en réalité produits par une filiale, Mazda Engineering and Technology, spécialisée dans l’aménagement de véhicules spéciaux et les petites séries, justement (un peu comme Autech pour Nissan).

4 versions pour un coupé

Le Roadster Coupé (nom de code NB8C) est proposé en plusieurs configurations. On trouve d’abord le Roadster Coupé “tout court” et la Type S, dont les faces avant sont strictement identiques à la Miata/MX5/Roadster. En version de base, on trouve le 4 cylindres 1.6 de 125 chevaux (et boîte manuelle 5 vitesses) tandis que la Type S récupère le 1.8 litres de 160 chevaux (et une boîte manuelle 6 vitesses). La Type A se veut, quant à elle, plus sportive avec une face avant modifiée de façon plus ou moins heureuse : grille, pare-chocs avant, jupes latérales, aileron, autant d’accessoires pour “viriliser” le Roadster Coupé. Elle n’est disponible qu’avec le 1 800, le moteur le plus sportif.

Le Roadster Coupé Type A se veut plus sportif.

Si la Type A semble déjà étonnante, le sommet du baroque revient à la Type E qui, elle, se veut plus chic tout en tentant maladroitement un clin d’oeil à son homonyme de chez Jaguar, la vraie Type E (à la manière de Mitsuoka). Autant vous dire que tout cela est bien spécial. Orientée plus luxe et confort que sport, la Type E reçoit le 1,8 litres dégonflé à 154 chevaux uniquement disponible en boîte automatique à 4 rapports.

Le prix de l’exclusivité

Les tarifs vont de 2,3 millions de yens pour le Roadster Coupé de base et montent jusqu’à 3,1 millions quand les tarifs d’un Roadster/Miata de base vont de 1,8 à 2,3 millions. Autant dire que les Coupés ne sont pas donnés. Mazda annonce une production limitée à 200 exemplaires pour la Type A et 150 pour la Type E, pour un total tous modèles confondus de 800 unités. Les Roadster coupés sont disponibles sur commande spéciale dans le réseau Mazda et Mazda Anfini.

Le concept très séduisant RCTS « Circuit Trial » de 2004.

En 2004, Mazda présente un séduisant concept RCTS Circuit Trial aux rondeurs italiennes tandis que Mazdaspeed tente de dynamiser encore plus la Type A avec des ajouts assez “tuning” : ces deux projets resteront sans suite. Le choix du toit rétractable pour la NC est par ailleurs validé, solution pourtant plus lourde que celle de Mazda Engineering and Technology, un toit en acier qui ne rajoutait que 10 kg au Roadster de base.

Une production très limitée

Les chiffres de production définitifs seront bien moins élevés qu’imaginé au départ. Ainsi, seuls 179 exemplaires trouveront réellement preneur sur le marché japonais : 53 unités “de base”, 63 Type S, 23 Type E et 40 Type A : autant dire “peanuts” pour ce qui est en fait un vrai collector aujourd’hui, d’autant qu’il est peu connu, même au Japon. Un exemplaire rouge (Type S) était en vente à Hong Kong début 2019, à près de 35 000 euros.

La Mazda Roadster Coupé en vente à Hong Kong début 2019

Sachez en tout cas qu’il est possible d’en trouver puisque d’autres annonces surgissent de temps en temps, notamment au Japon. Si l’envie de vous offrir une Mimix différente vous tente, alors n’hésitez pas. N’oubliez pas, cependant, que les Roadster coupés n’existent qu’en conduite à droite puisqu’ils n’étaient destinés qu’au marché intérieur. Bonne chasse aux amateurs du modèle (ou des bizarreries, voire des deux).

CarJager recommends

undefined
Mazda MX5 NBFL SP : la rare et performante Mimix australienne
La Mazda MX-5 est une voiture à l’aura particulière, et qui exerce encore une certaine fascination chez les amateurs de voitures (lire aussi : Mazda MX5). C’est l’une des rares japonaises que je connaisse qui fasse l’unanimité. Sans doute est-ce parce qu’elle a relancé le genre très britanniques des roadsters à une époque où plus personne n’y croyait.
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 09/09/2022
Read more
undefined
Mazda MX-5 NA : japonaise à l’anglaise
Parfois, le courage, l’ambition, la « vista » ou tout simplement l’écoute du marché permet à un petit constructeur de créer un marché, ou de le relancer. On croyait l’époque du roadster à l’anglaise terminée, enterrée avec les années 70. Et pourtant, une marque automobile japonaise, sise à Hiroshima (une preuve de résilience), n’hésita pas à jeter un pavé dans la mare en lançant en 1989, à contre courant, l’étonnante et ravissante Mazda MX-5 !
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 05/08/2022
Read more
undefined
Mazdaspeed MX-5 / Roadster (NB) Turbo : du souffle pour la Miata
La Mazda MX-5 (ou Miata, voire Roadster selon les marchés) a rapidement séduit les foules dès sa première version, dite NA, lancée en 1989. Adorable roadster
Paul - 25/07/2022
Read more

Selling with CarJager?