Autobianchi A112 Abarth : la puce dopée au scorpion
Ca doit être ma période italienne, ou bien est-ce parce que « week end à Rome » d’Etienne Daho tourne sur ma platine ? Je ne sais pas, mais je vais vous parler à nouveau d’une petite italienne. Tout comme la Fiat Ritmo 130 TC (lire aussi :Fiat Ritmo II Abarth 130 TC) celle-ci porte le scorpion d’Abarth sur ses flancs, mais il ne s’agit pas d’une Fiat, enfin pas tout à fait.
Fiat avait participé au lancement de la marque Autobianchi, puis l’avait absorbée au milieu des années 60. C’est donc en filiale qu’Autobianchi récupère le projet X1/2 destiné à remplacer les Fiat 600 et 850. Ce projet donnera naissance en 1969 à l’A112, une petite citadine à traction et moteur avant, à 4 roues indépendantes et dotée d’un pratique hayon.
Honnêtement, la ligne de l’A112 est vraiment craquante et moderne, encore aujourd’hui. Conscients du potentiel de séduction de leur petite, les hommes d’Autobianchi décident de lui faire cadeau d’un dérivé sportif portant le sigle Abarth dès 1971. Cette première version voit le petit 4 cylindres de 983 cm3 passer de 44 à 58 chevaux. Cela peut paraître bien peu, mais pourtant l’Abarth est déjà vraiment amusante à conduire.
Consciente du potentiel d’une Abarth plus puissante pour tirer la gamme A112 vers le haut et la rendre désirable, Autobianchi lancera en 1974 une version dotée d’un moteur de 1050 cm3 développant 70 ch, pour un poids de puce de 700 kg. Malgré sa petitesse et sa faible puissance, ce moteur est un vrai moteur italien, vivace et chantant. De quoi séduire les amateurs de sports et de sensations.
A tel point que l’A112 Abarth restera en production jusqu’en 1985, ce qui explique que j’en ai des souvenirs vivaces. Malheureusement, au fil des années, l’A112 gagnera des plastiques disgracieux la rendant moins pure que dans ses premières séries. Et tout, 140 879 des A112 Abarth seront produits, sur une production totale de 1 254 000 exemplaires d’A112. Joli succès pour cette citadine survitaminé au double carburateur. Pour ceux, citadins, qui voudraient se faire plaisir sans tomber dans la sempiternelle Mini Cooper, l’A112 Abarth est une vraie alternative. En revanche, avec sa boîte 4 rapports, l’autoroute ne lui sied guère.
Attention, l’A112 n’a pas que des qualités. En bonne italienne des années 70, son ennemi, c’est la rouille. Quand à la finition intérieure, elle reste elle aussi très « italienne ». Mais malgré cela, la côte de l’Abarth ne cesse de grimper, et contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce sont les 58 hp, les plus rares, qui sont les plus recherchées. Les Abarth à partir de la 4ème série sont moins recherchées car le plastique y a remplacé les chromes. La côte toutefois reste assez haute. Si cela continue, acheter une A112 Abarth pourrait bien devenir un placement.