Audi S6 Plus : collector méconnu !
A l’époque encore, Audi n’était pas tout à fait l’Audi que l’on connaît aujourd’hui. Après avoir renoué avec les succès sportifs dans les années 80, grâce à la Sport Quattro (lire aussi : Audi Sport Quattro), la marque aux anneaux abordaient les années 90 avec la ferme intention de transformer l’essai durablement. C’est ainsi qu’apparurent les coupé S2 (sur base de coupé Audi 80), les Audi 100 S4 et la fabuleuse RS2 en 1994, initiatrice du sigle qui aujourd’hui encore désigne les modèles les plus sportifs (lire aussi : Audi RS2).
Si la RS2 avait été en partie assemblée chez Porsche, Audi ne tenait pas à « dépendre » d’une autre marque, fut-elle aussi prestigieuse ! C’est ainsi que naîtra la société Quattro GmbH, qui aura pour mission de produire pour la société mère des modèles à tempérament sportif, à l’instar de Motorsport pour BMW, ou AMG qui venait d’entrer définitivement dans le giron de Mercedes. Après avoir oeuvrer à la restauration de quelques Sport Quattro pour le compte de riches clients, Quattro GmbH va vraiment lancer son activité avec l’Audi S6 Plus, première voiture réalisée par la nouvelle filiale, et donc particulièrement désirable sur ce point (mais pas seulement, nous le verrons plus tard).
L’Audi 100 S4 / Audi S6 donne sa base à la S6 PlusAuparavant, Audi avait déjà dynamiser son Audi 100 avec deux versions sportives, la S4 classique dotée d’un 5 cylindres turbo boosté à 227 ch, et la S4 V8 4.2 litres, qui s’octroyait le moteur de la berline V8 (lire aussi : Audi V8) et de la récente A8 (lire aussi : Audi A8), et ses 276 chevaux. Avec ces cavaleries, les deux 100 S4 (qui deviendront en 1995 des S6, l’Audi 100 C4 classique devenant A6, histoire de coller avec la nouvelle nomenclature instaurée par l’A8), en offraient déjà beaucoup.
Pour inaugurer le passage chez Quattro GmbH, il en fallait beaucoup plus, d’où son nom S6 Plus. Si elle ne porte pas le sigle RS, comme la RS2 ou ses filles RS6, elle en est totalement digne, par sa puissance, ses performances, son look et sa rareté ! Et puis, il s’agissait de fêter dignement la fin de la plate-forme C4 qui allait bientôt laisser la place à la C5 (pas la Citroën, la nouvelle plate-forme de l’Audi A6) !
Pour cela, le V8 4,2 litres à 32 soupapes est retravaillé pour obtenir 326 chevaux, soit 50 de plus que la S6 « classique », tandis que les suspensions, les freins et quelques menus détails seront revisités à la sauce Quattro pour plus d’efficacité et d’exclusivité. Côté carrosserie, quelques détails comme le spoiler (et le logo S6 Plus) permettent de différencier cette S6 Plus d’une S6 classique, ainsi que des jantes spécifiques à 6 branches. Deux couleurs étaient proposées (Rouge Misano, et Bleu Nogaro), mais vous pouviez tout de même choisir une autre couleur sur demande. A l’intérieur, les changements sont minimes, si ce n’est le carbone qui remplace les boiseries, et l’Alcantara sur les sièges rappelant la couleur de la peinture.
C’est en 1996 que sera présentée cette S6 Plus, qui ne sera commercialisée que pendant un seul millésime, 1997. Voilà qui explique sa rareté, outre son prix : produite une seule année, elle devenait collector d’office. Seuls 952 exemplaires seront produits, la majorité en version Avant (seules 97 berlines seront commandées). Célébrant la fin de la plate-forme C4, inaugurant l’activité Quattro, produite une seule année, à moins de 1000 exemplaires, capable du 0 à 100 en 5,6 secondes (ce qui n’est pas donnée à toutes les berlines de cette taille), autant d’arguments qui plaident en sa faveur. Surtout qu’elle reste plutôt dans l’ombre des RS6 qui lui succéderont.
Aussi, si vous compulsez maladivement les petites annonces à la recherche d’une perle rare, faites bien attention à ce petit + qui pourrait tout changer. C’est le signe que vous tenez là une voiture particulièrement intéressante, et tout à fait dans l’esprit Boîtier Rouge, pour beaucoup moins cher qu’une Audi RS2 devenue presque inabordable aujourd’hui (et moins logeable!). Avis aux amateurs !
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