Suzuki Fronte Coupé et Cervo : kei cars seventies
Comme vous le savez tous, c’est aujourd’hui samedi 1er octobre que le Mondial de l’Automobile ouvre ses portes Porte de Versailles. Un salon que la presse, et donc votre serviteur, a pu découvrir depuis deux jours. Pour cette édition, j’ai accepté un partenariat avec le magazine l’Argus afin de partager nos forces respectives et promouvoir le blog via l’Argus, tout comme vous proposer de découvrir plus en détail toutes les nouveautés (que je ne traiterai évidemment pas dans leur ensemble, il s’agit de rester très BR de mon côté) sur le site http://www.largus.fr/mondial/ ! C’est un moyen intéressant pour moi de faire connaître Boîtier Rouge à une cible plus large d’une part, mais aussi, dans la logique du débat « journalistes vs blogueurs » (lire aussi : Blog versus presse, le faux débat), un moyen de montrer que la presse n’est pas l’ennemie des blogs (et vice versa).
Après cette longue introduction, revenons à nos moutons. Lorsque vous rentrerez par l’entrée principale du parc des Expositions (entrée L) menant au Hall 1 (le plus grand de tous, celui où toutes les marques françaises se regroupent (entre autres), vous tomberez inévitablement sur le stand Suzuki. Cette année, la marque japonaise met en avant son tout nouveau Ignis, sorte de mini SUV présenté en 2015 au Salon de Tokyo, et dont la commercialisation se lance en 2016. Vous pourrez bien entendu apprécier (ou non) cette nouveauté mais votre œil affûté ne manquera pas de repérer au fond du stand une petite voiture oldschool, so seventies : la Cervo SS20, plus connue en Europe sous le nom de SC100.
La Fronte Coupé de 1971, dessinée par Giugiaro, devance la Cervo de 1977Si la Cervo squatte le stand, c’est qu’elle a inspiré l’Ignis pour certains points de détail, et particulièrement l’effet de style sur le montant arrière : trois petites stries aux airs de branchies, donnant à la Cervo un air plus agressif malgré sa taille lilliputienne (oui, c’est une « kei car »). Ces 3 stries se retrouvent sur l’Ignis et tente de lui donner une originalité dont je vous laisse juge. Mais en présentant la Cervo comme inspiratrice stylistique, Suzuki se trompe puisqu’il ne s’agit que d’une évolution lancée en 1977 pour répondre aux évolutions réglementaires des kei cars de la Suzuki Fronté Coupé, lancée elle en 1971.
Dessinée par Giugiaro (oui oui) dont le projet sera largement modifié par les designers de Suzuki, la Fronté Coupé est lancée en 1971, et ne propose à l’origine que 2 places, et un petit 3 cylindres deux temps de 356 cm3 (législation oblige) de 37 ch placé à l’arrière (le moteur évoluera avec des versions à 34 puis 35 ch). C’est en 1972 que la Fronté Coupé recevra deux places supplémentaires sans changer de gabarit. Comme toutes les kei cars, elle était destinée uniquement au marché japonais.
La Cervo gagne des « bumpers » à l’américaine, et une sellerie à carreau du plus bel effet !En 1976, la législation sur ce type de véhicule change, et permets des proportions plus grandes. Voilà pourquoi Suzuki en profitera pour « agrandir » la Fronté qui deviendra alors la Cervo. En gonflant, elle gagne un nouveau moteur, le TA5, à la cylindrée augmentée à 539 cm3 mais à la puissance phénoménale de… 27 chevaux (soit 10 de moins que la Fronté Coupé). Heureusement, les versions destinées à l’export recevront une mécanique un peu plus musclé de 970 cm3 et 47 ch.
D’ailleurs, la Cervo sera exportée vers l’Europe sous le nom de SC100, principalement en Angleterre (4696 exemplaires vendus) et aux Pays-Bas (3400 exemplaires. Elle sera aussi vendue au Chili, allez savoir pourquoi… La Cervo SS20 achèvera sa carrière en 1982, laissant la place à une seconde génération, SS40, disposant elle du moteur à l’avant.
La SC100, version export de la CervoVoilà, vous saurez donc en entrant dans le Hall 1 du Mondial de l’Auto, que la véritable initiatrice des 3 stries présentes sur l’Ignis n’est pas la Cervo présentée, mais la Fronte Coupé. J’imagine que Suzuki n’a pas du trouver de Fronte Coupé en Europe et a du se contenter de cette version par ailleurs très belle et qui vous donnera peut-être envie de trouver une SC100 sur le marché de l’occasion en Angleterre ou aux Pays Bas. Attention, il sera pourtant dur d’en dégoter une, les exemplaires survivant étant relativement rares !