SM RG « Regembeau » : la meilleure des SM
Beaucoup comme moi rêvent d’une Citroën SM, au fameux moteur Maserati, à sa ligne incroyable et sortie de nulle part, et à ce qu’elle représente dans l’industrie automobile française : une sorte de summum qu’on atteindra jamais plus (lire aussi: Citroën SM).
Hélas, la SM souffrait de deux maux : une fiabilité douteuse due à la fragilité du V6 italien, et une gloutonnerie rédhibitoire en pleine crise pétrolière (et donc encore plus rédhibitoire aujourd’hui au prix du litre de SP98). Pourtant, il existe des SM qui ne connaissent pas la crise, discrètes mais appréciées des connaisseurs, et qui ne sortent ni des ateliers modenais de Maserati, ni des usines de Javel, mais d’un petit garage de Saône et Loire : les SM RG, construites avec passion par Georges Regembeau.
Après s’être fait les dents sur des Tractions et des DS, Georges Regembeau, ingénieur autodidacte et passionné, réussit à intéresser Citroën par ses travaux, qui lui commande une de ses fameuses boîtes de vitesse RG pour en équiper les DS du Londres-Sidney. Petite reconnaissance, mais suffisante pour motiver Georges qui persiste dans ses travaux mécaniques.
C’est avec la SM que Regembeau atteindra une discrète gloire qui fait de ses voitures un graal pour l’amateur de Citroën. Il s’attaquera à deux chantiers : l’un concerne la SM classique, dont il s’attachera à fiabiliser le V6, et surtout à en tirer encore plus de puissance (environ 300 ch). Près de 200 SM (dites RG V6) se verront modifiées à Crèches sur Saône. L’autre concerne la consommation. Et pour cela, Regembeau choisira une voie étonnante, mais convaincante : le diesel. 250 SM RG Diesel seront construites en plusieurs version. Leur particularité commune ? Un moteur 4 cylindres totalement inédit, inventé et usiné par Regembeau. Les premières seront équipée d’un 2 litres diesel un peu juste de 85 ch, suivies de 2,2 puis 2,4 litres culminant à 102 ch. Mais les plus désirables restent les turbo diesel, passant à 135, 145, puis 165 ch sur les ultimes versions (2,6 litres de cylindrée).
Avec le moteurs de 165ch, les performances s’approchent de celles de la SM d’origine, voire les dépassent. La consommation est tout à fait raisonnable, et la fiabilité est sans commune mesure avec les « Maserati ». Surtout, clou du spectacle, toutes les RG sont équipées d’une boîte de vitesse de sa conception, les fameuses boîtes RG à 6 vitesses (ce qui à l’époque n’est pas banal), elles aussi très fiables. Pour le reste, rien ne distingue une RG d’une SM normale, à part l’autocollant RG ou Diesel RG au dessus du feu arrière droit.
Au total donc, 450 SM RG circuleraient dans le monde (combien en reste-t-il aujoud’hui ? Mystère), mais il faut croire que, quand on a une RG, on la garde, car les transactions sont rares, voire inexistantes, la faute à une extrême fiabilité. Même les versions diesels sont recherchées (et peut-être même surtout les versions diesels). Maintenant que votre curiosité est aiguisée, partez à la chasse, mais il est probable que si vous en trouviez une, vous la paieriez le prix fort.
Pour plus d’informations : http://citroensmregembeau.free.fr/