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Peugeot 405 Mi16 : la pétillante berline sochalienne

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 1 févr. 2019

Les années 80 furent des années fastes pour la marque Peugeot malgré la situation dramatique dans laquelle se trouvait le groupe après le rachat de Chrysler Europe en 1979. Grâce à deux modèles iconiques, le Lion put sortir de l’ornière et se relancer durablement. La 205 d’abord lui permit de faire du volume et de redresser son image de marque, notamment grâce à ses versions sportives (205 Rallye, 205 GTI) ou cabriolet (205 CJ ou CTI). Enfin, la 405 vint enfoncer le clou en 1987 sur un marché de berline encore essentiel. Appliquant les mêmes recettes qu’avec la 205, Peugeot offrit une version sportive à sa berline, la 405 Mi16 qui fit rêver les gamins autant que sa concurrente Renault 21 2 litres Turbo.

Certes, les constructeurs allemands avaient déjà une image flatteuses de sportives ou de gros moteurs, mais il était encore possible pour un amateur de l’époque d’imaginer qu’une française pouvait tirer son épingle du jeu face à la concurrence teutonne. Un peu plus bas dans la gamme, la 205 GTI s’était avérée une concurrente sérieuse à la Volkswagen Golf GTI. Aussi, il n’était pas idiot d’imaginer qu’une 405 Mi16 pouvait rivaliser avec une BMW 325i (E30) par exemple. Certes, en face on trouvait un 6 en ligne, mais la 405 y répondait par un moderne 4 cylindres (XU9J4) doté de 16 soupapes et un châssis aux petits oignons (malgré un arrière baladeur).

La 405 Mi16, « flagship » de Peugeot

A l’époque, cette 405 Mi16 était un vrai “flagship” (comme disent les constructeurs aujourd’hui), faisant rêver les mômes : imaginez, la 405 SR 1.9 carbu de mon père n’était pas si différente malgré les logos Mi16, les jantes en alliage de 14 pouces et les baguettes. La présence dans la gamme de la sportive rendait presque désirable la plus banale version paternelle, d’autant que la Mi16, si elle offrait bien du sport, restait très pingre en terme d’équipements. C’est pourtant simple le marketing.

Cette première version de la Mi16 fut présentée par le service de presse comme la première 16 soupapes réalisée par Peugeot, oubliant au passage la pourtant récente Peugeot 205 Turbo 16. Peut-être eût-il été plus juste de dire “première 16S atmosphérique”. La marque sochalienne répondait au Turbo de Renault par la technologie 16 soupapes, et cherchait à le faire savoir : une façon discrète de montrer la différence de philosophie entre les deux marques. Pour l’anecdote, ce moteur n’était pas vraiment une nouveauté puisque quelques mois plus tôt, sa cousine Citroën BX GTI 16 soupapes en eut la primeur.

La 405 Mi16 face à sa concurrence française (Renault 21 2 litres Turbo, Citroën BX GTI 16 soupapes) ou allemande (Mercedes 190 E 2.3-16)

Avec 160 chevaux sous le capot, et un poids contenu à 1 150 kg, associés à un châssis comme sait le faire Peugeot, la 405 Mi16 se révélait plutôt performante (un peu en retrait par rapport à la Renault 21 2 litres Turbo) mais surtout très amusante à conduire : trop d’ailleurs car malgré sa tenue de route remarquable, son arrière pouvait parfois décider de vivre sa vie sans prévenir. C’est sans doute pour cette raison qu’en 1990, Peugeot décida d’en lancer une version Mi16 x4 dotée d’une transmission intégrale plus sécurisante et en accord avec l’image Rallye Raid obtenue par les 205 puis 405 T16 au Paris Dakar. Pourtant, cette dernière ne se vendra pas très bien, la clientèle n’étant pas encore convaincue de l’intérêt d’un tel système, alors qu’elle prenait un peu d’embonpoint (130 kg de plus).

La 405 Mi16 existait aussi en version 4 roues motrices (avec une suspension hydraulique d’origine Citroën à l’arrière)

La Mi16 sera aussi le fer de lance de Peugeot dans sa conquête (ratée) des Etats-Unis : dotée d’un catalyseur, elle perdait 10 chevaux (pour culminer à 150 chevaux) tandis que ses équipements supplémentaires pour répondre aux normes drastiques américaines lui faisaient prendre 140 kg supplémentaires. Sa condition de sportive en prenait un coup. Pourtant, ces 405 Mi16 US suréquipées ont un certain charme, avec le cuir, la clim, et des pare-chocs proéminents lui donnant un look différent. On en trouve quelques exemplaires en France, rapatriés par des passionnés.

Restylage et nouveau moteur ACAV

En 1992, la 405 subissait une importante mise à niveau : restylage intérieur comme extérieur, mais aussi évolutions mécaniques. La 405 Mi16, comme le reste de la gamme, devait passer au catalyseur. Peugeot décida donc de lui offrir un nouveau moteur de 2 litres  (XU10J4) doté d’un système novateur, appelé ACAV (Admission à Caractère Accoustique Variable). On retrouvera ce moteur sur les “petites” sportives Peugeot 306 S16 et Citroën ZX 16V.

La 405 Mi16 Phase 2, ici dans sa version série limitée Le Mans

Annoncé pour 155 chevaux, ce moteur donnait l’impression d’en offrir beaucoup moins, et perdait le caractère rageur et haut dans les tours du précédent moteur de la Mi16. Malgré cela, la 405 Mi16 restait une voiture performante et gardait toutes les qualités de son châssis. En outre, elle gagnait en qualité perçue, en insonorisation (ce qui n’était pas du luxe sur la 405) et en équipements.

Une 405 T16 pour compléter la gamme

Et puis malgré ses performances en retrait, la Mi16 n’était plus la seule à tirer la gamme 405 vieillissante vers le haut. Une sœur encore plus puissante et efficace venait la rejoindre au catalogue en 1993 : la 405 T16, qui récupérait le 2 litres de la Mi16 affublé d’un Turbo et délesté du système ACAV. A la clé, 200 chevaux (voire 220 pendant 45 secondes grâce à l’overboost), une transmission intégrale permanente et un tarif démesuré (seuls 1 046 exemplaires seront réellement produits).

Extérieurement, la 405 T16 diffère peu de la Mi16 (jantes, logos), mais elle offre 200 ch (voire 220 avec l’overboost, et 4 roues motrices

Du côté de la Mi16, difficile d’obtenir les chiffres de ventes exacts. Certaines sources évoquent environ 25 000 exemplaires produits (toutes phases confondues). L’espèce n’est donc pas éteinte aujourd’hui, il en reste de nombreux modèles proposés à la vente, mais attention à l’état général et/ou aux modifications effectuées. Trouver un exemplaire parfait et peu kilométré relève de l’exploit. Avec une cote moyenne (pour un beau spécimen) de 4 500 euros (LVA 2018), elle offre en tout cas performance et caractère joueur pour une somme tout à fait modique : une belle alternative à sa soeur 205 GTI devenue hors de prix.

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