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Petite histoire insolite de l'Espace III Matra-Rover !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 02/12/2014

Voici une petite histoire insolite que peu de gens connaissent, et que je m’en vais vous raconter succintement. Saviez-vous que l’Espace III aurait pu (après modifications) devenir le MPV (Multi Purpose Vehicule, en gros monospace) de la marque MG Rover ?

Dès 1999, Matra, qui est l’inventeur de l’Espace et qui le produit dans son usine de Romorantin, sait que Renault ne renouvellera pas le contrat et qu’il développe l’Espace IV de son côté. Bien sûr en contrepartie l’entreprise obtient la fabrication de l’Avantime (lire aussi : Renault Avantime) mais les Matra boys savent que les volumes (même dans les meilleures conditions possibles) ne seront jamais les mêmes.

Matra, étant propriétaire de la plate-forme de l’Espace III, se met donc en quête d’un autre constructeur qui n’aurait pas de monospace dans sa gamme et qui pourrait être séduit par l’idée d’un Espace III remanié, redessiné et rebadgé. En Europe, pas besoin de chercher bien loin. Le seul constructeur qui n’en possède pas (mis à part les spécialistes du premium) et surtout qui n’a pas les moyens d’en développer un seul, c’est le groupe MG Rover tout juste abandonné par BMW.

Les discussions entre les deux constructeurs commencent donc en 2000. Et vont aller très loin. S’il semble facile de concevoir une nouvelle carrosserie au style « Rover », la question du moteur va se poser. Les parties tombent d’accord sur l’utilisation de diesel Peugeot, mais les anglais veulent aussi proposer un MPV doté d’un V6 maison, le Rover KV6. Ce moteur posait cependant problème car il coûtait plus cher que le V6 Renault jusqu’alors présent sous le capot.

Si le contrat était à deux doigts d’être signé, l’affaire capota finalement. Les deux éventuels partenaires n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur les termes du contrat, notamment pour ce qui est des volumes de production. Matra voulait une production de 100 000 exemplaires, tandis que Rover ne voulait pas s’engager plus que sur 50 000 ex. Enfin, la question du financement se posait. Le groupe MG-Rover n’avait, rappelons le, pas un kopeck, et eut peur de dilapider les maigres ressources et de ne plus avoir un rond pour des nouveaux modèles.

In fine, les deux entreprises reculèrent, et connurent une fin similaire. Matra dut stopper ses activités automobiles avec l’arrêt prématuré de l’Avantime, l’un des plus gros bides de l’histoire de Renault, tandis que MG Rover fera faillite en 2005 avant d’être racheté par les chinois Nanjing et SAIC. Que serait-il été si l’affaire s’était conclue ? Mais cela, c’est de l’uchronie !

Source : http://www.aronline.co.uk/

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