Namco Pony : Méhari à la grecque
Citroën développa dans les années 70 un projet, la FAF (Facile à fabriquer / facile à financer), inspiré fortement de la Baby Brousse ivoirienne ou de La Dalat vietnamienne, l’idée étant de développer l’industrie automobile des pays du tiers monde en proposant un produit simple clé en main. Dans le même temps (et sans doute inspiré lui aussi par la Baby Brousse), Namco, l’un des plus gros concessionnaire Citroën de Grèce se lance dans un projet similaire avec sa Pony.
Evidemment, s’inspirant les uns des autres, avec les mêmes objectifs, les mêmes contraintes et les mêmes composants mécaniques, chacun arriva à des solutions proches. Attention, la Pony n’est pas une FAF. Elle la précède et lui servira d’inspiratrice grâce à un accord signé avec Citroën. Présentée en 1972, elle prend pour base la 2CV. Encouragé par le succès rencontré tant auprès de la clientèle potentielle qu’auprès de Citroën, Namco commence la construction d’une usine, et pourra lancer sa Pony en 1974. Celle-ci aura entre temps évolué, puisant ses organes sur la Dyane 6 plutôt que la 2CV.
La Pony met trois ans avant de rencontrer un succès certain. L’avantage fiscal offert en 1977 par le gouvernement grec aux véhicules utilitaires permettant le transport de passager boostera les ventes, culminant en 1979 à 4 710 exemplaires. Il sera pendant longtemps le véhicules le moins cher proposé en Grèce. En outre, robuste et pratique, il est parfaitement adapté à la Grèce et possède un look proche de la Méhari (mais avec une carrosserie en métal).
La production finira par s’arrêter en 1983, après 16 780 exemplaires produits, mais seulement 480 la dernière année. Il faut dire qu’entre temps, la Grèce adhère à l’Union européenne tandis que le niveau de vie a bien changé. Les grecs préfèrent s’offrir de vraie voitures qu’ils ont désormais les moyens de s’offrir. Enfin, la fameuse loi sur les utilitaires sera modifiée, rendant la Pony moins attractive. Une version moderne appelée Pony Super sera lancée en 1985, mais ceci est une autre histoire, puisqu’elle n’aura plus rien de commun avec Citroën, puisant ses composants chez Ford, d’autant que seulement quelques centaines de Pony Super seront fabriquées jusqu’en 1992, date de mise en sommeil de la marque.