Le Mans Classic 2016 : la vision d'Adrien !
Cette année, Boîtier Rouge devait être présent en force au Mans pour les LMC 2016. Nous devions être 4, ils ne finirent qu’à deux. Entre votre serviteur bloqué par ses enfants et la panne de la voiture d’Aurélie finalement privée du spectacle, ne restait plus que Niko et Adrien pour représenter votre site favori. Voici donc la vision d’Adrien Malbosc, nouveau venu sur Boîtier Rouge, mais pas inconnu des fans d’automobiles:
123.000 visiteurs, dont la fière équipe de Boîtier Rouge, se sont pressés au Mans les 8, 9 et 10 juillet dernier pour voir quelques vieilles autos sentant l’essence, le tout sous un soleil de plomb… Heureusement, il y a fort à parier que si vous lisez ces lignes, votre vision de l’événement soit un poil moins raisonnable, donc autrement plus amusante… Car pour rigoler, on a rigolé, entre les autos foutraques, les monstres sacrés sur piste, les copains… Mais pour citer Gabin dans « Le Pacha » : « Si je raconte, il faudrait peut-être que je raconte dans l’ordre ».
Il y a deux ans, c’est à 5h30 du matin que nous partîmes au Mans en sémillante Alfasud. « Le changement, c’est maintenant », j’ai donc troqué mes horaires indus contre une vraie nuit de sommeil, et mon coupé de coiffeur napolitain contre une respectable bourgeoise de sous-secrétaire d’état, époque Aldo Moro : une Fiat 132 GLS. J’en vois déjà qui rigolent dans le fond, mais cette boite à sucre à roulette est plus intéressante qu’il n’y parait, ne serait-ce que techniquement avec son 1.8L double-arbre accouplé à une boîte cinq, le tout stoppé par quatre disques.
Nous arrivons dans notre boîte à chaussure milanaise. Les parkings ayant été éloignés pour cause de plan Vigipirate, un ingénieux système de navettes a été mis en place cette année avec des 2CV, des Combi VW, et même des vieux bus ! Une chose nous surprend immédiatement : il y a encore plus de monde qu’il y a deux ans… et il fait nettement plus chaud ! Le dress-code mis en place cette année ne sera donc pas franchement respecté, sauf –bien sûr !- par mézigues qui se cramera les guiboles toute la journée.
Le comble de ce week-end dédié à la chose mécanique ? On marche. Oui, on marche beaucoup, des kilomètres et des kilomètres par jour, à tel point qu’il semble impossible de couvrir 100% de l’événement. Il faudrait ne pas dormir pendant 3 jours pour profiter des centaines de clubs, des courses de jour comme des courses de nuit. Mais plus encore que les courses, ce sont les autos garées dans l’enceinte du circuit qui ont attiré mon attention. De l’Alfasud Sprint inox (plus belle voiture du monde), à la Ferrari 400 cabriolet en passant par une armada de Jensen Interceptor, quelques Ginetta et autres Marcos, des magnifiques Iso (avez-vous déjà vu une Lele sur la route?). A peu près toute la chose automobile semble réunie, puisqu’une Porsche 914 côtoie une Suzuki Cappuccino…
Et puis, bien sûr, il y a les courses de nuit. Ces Bentley blower qui grognent en crachant des flammes sous nos yeux ébahis. Ces Bugatti 35, avec leur mécanique d’orfèvre (8 cylindre en ligne, deux bougies et trois soupapes par cylindre !) qui hurlent en prenant des tours à n’en plus finir. Ses GT40 dont le 7.0L à la mélodie complexe vous donne la larme à l’œil. Ces minuscules Panhard bicylindres en alu, qui vous font rire tant elles incarnent à leur façon une certaine folie française…
Difficile, en tout cas, de retranscrire fidèlement l’ambiance du « Mans Classic » : une ville dans la ville, avec ses policiers des années 50 (moto et uniforme compris !), son joyeux bazar, ses stands très hétéroclites, ses nuées de 2 roues originaux pour se déplacer dans l’enceinte du circuit… Il y a quelque chose d’émouvant de voir toutes les classes sociales et tous les âges qui semblent réunis pour célébrer la chose mécanique. Alors que nous vivons une époque troublée, observer largement plus de 100.000 personnes de tous horizons, partageant leur enthousiasme communicatif, fait chaud au cœur. Contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, l’automobile ancienne est encore catalyseur de passion, un fédérateur étonnant, un brasseur de classes sociales et d’origines. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter !
Texte et photos: Adrien Malbosc