Lancia : ça sent le sapin.
Lancia se meurt et personne ne s’en offusque. Le temps d’une Thema à moteur Ferrari (lire aussi : Lancia Thema 8.32) ou d’une Delta intégrale est révolu (lire aussi : Lancia Delta HF 4WD Integrale). On en vient même à regretter la Thésis (lire aussi : Lancia Thesis) qui avait le mérite d’oser. Aujourd’hui, la marque italienne n’est plus l’ombre que d’elle-même, et se transforme en badge pour voitures américaines. D’ailleurs il se murmure que la direction de Fiat voudrait limiter Lancia au seul marché transalpin (qui représente 80 % de ses ventes) et à la seule Ypsilon.
Il faut dire que la politique de Fiat vis à vis de Lancia n’a jamais été très claire. La marque a toujours oscillé, sans jamais choisir, entre sport et luxe, ce qui a fini par brouiller son image. Le Groupe Turinois a réussi à positionner ses marques chacune sur leurs créneaux : populaire (Fiat), sportive accessible (Alfa Roméo), luxe (Maserati), GT (Ferrari). Où placer Lancia là-dedans ?
Les errements marketing et la volonté de réduire les coûts à l’heure de la création du groupe Fiat-Chrysler (FCA) ont conduits les dirigeants italiens à offrir à proposer dans la gamme Lancia des modèles Chrysler censés « correspondre » à l’image de luxe et de sportivité (mélangés) de l’italienne. La 300 C se retrouve à peine grimée sous le nom de Thema, tandis que le Voyager, lui, conserve son nom (Pourquoi ne pas avoir repris le nom de Zeta par exemple, lire aussi : Lancia Zeta ?).
La 200C de chez Chrysler s’est muée en Europe en Lancia Flavia : un nom mythique pour un échec flagrant. La Flavia n’aura fait illusion que 18 mois avant d’être retirée du catalogue faute de ventes (12 en France en 2013). On annonce que la Thema/300 C subirait prochainement le même sort pour les mêmes motifs . A l’inverse, la Delta et l’Ypsilon ont intégré le catalogue Chrysler au Royaume-Uni, en Irlande et au Japon.
On sent la direction de Fiat bien embêtée avec Lancia. Limiter la marque à l’Italie, c’est la condamner à terme par manque de volume suffisant. On voit mal Fiat développer alors un modèle spécifique pour un seul marché réduit à peau de chagrin. C’est donc la mort qui se profile pour cette marque qui nous aura fait rêver avec sa Delta Intégrale.