Lada Natacha : le cabriolet russe venait d'Outre Quiévrain !
Si vous lisez Boîtier Rouge depuis longtemps, alors EBS ne vous est pas inconnu. On lui doit notamment la Supercinq « Supercabrio » (lire aussi : EBS Supercabrio) et l’exemplaire unique de Renault 25 Cabriolet (lire aussi : R25 Cabriolet). D’ailleurs, on se souvient que Renault avait encouragé le petit carrossier belge à s’agrandir pour produire la Supercabrio en série, puis l’avait lâché totalement après l’assassinat de Georges Besse. Surdimensionné, EBS avait quand même produit la Supercabrio jusqu’en 1991.
A la sortie de la Renault Clio en 1990, EBS avait tenté le même coup en présentant une version cabriolet de la petite citadine. Mais Renault refusa, et cette fois-ci, EBS ne s’engagea pas seul dans l’aventure. Heureusement, le carrossier ne manquait pas d’idée. Et c’est sous l’impulsion de l’importateur belge de la marque russe Lada, Scaldia-Volga, qu’EBS se lance dans la conception et la fabrication d’un étonnant cabriolet sur la base d’une Lada Samara.
Un choix étonnant ? Pas tant que ça, car si on la regarde sans a priori, en oubliant le sigle Lada, il faut avouer qu’elle n’est pas mal réussi que cela. Sa ligne sans arceau est assez pure (surtout si on la compare aux autres tentatives de cabriolet Samara, comme celle de l’allemand Bohse dénommée Bohemia), et surtout, elle propose un prix canon : 89 400 F en 1993 en France, à comparer aux 140 500 F demandés pour une R19 Cabriolet 1,8 litres (lire aussi: Renault 19 Cabriolet).
(c) Bernard VermeylenEn 1991 et 1992, elle n’est disponible qu’en Belgique sous le nom de Lada Cabrio, mais à partir de 1993, elle sera disponible en France et ce jusqu’en 1994 sous le nom de Natacha. En seulement deux ans de commercialisation, l’Hexagone deviendra le premier marché de la Lada Natacha, avec 164 exemplaires vendus. Les deux autres principaux marchés seront la Belgique (144 exemplaires) et l’Allemagne (106 exemplaires).
(c) Bernard VermeylenAu total, elle sera fabriquée à 456 exemplaires, dont 10 de pré-série. On est certes loin des 77 500 exemplaires de Peugeot 306 Cabriolet produits par Pininfarina (lire aussi: Peugeot 306 Cabriolet), mais pour le petite carrossier belge, c’était une bouée de sauvetage. Pas suffisante cependant pour échapper à la faillite en 1996. Le plus étonnant dans l’histoire, c’est que cette Lada ne sera jamais vendue en Russie.
La Bohemia, de l’Allemand Bohse, était beaucoup moins sexy !Sachez en tout cas qu’on en trouve quelques unes en occasion, en cherchant bien sur les sites d’annonce. Elles se négocient entre pas cher et pas très cher, même si établir une côte sur ce modèle relativement rare est difficile. Disons que pour 3000 euros, il est possible d’en trouver une en bon état. Si l’envie vous prend de rouler vraiment très original cet été !
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