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Bohse Eurostar : la plage version Lada

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 01/07/2018

Dans les années 80 ou 90, et même dans des pays capitalistes tels que la Belgique ou l’Allemagne, réaliser des transformations sur la bases de véhicules soviétiques ou tout simplement estampillés de l’Est n’était pas si incongru que cela. Une bonne vieille Lada 2105 ou une Samara représentaient des bonnes bases pour s’exercer à la disqueuse avec un prix de revient assez abordable. Ainsi naquit la Bohse Eurostar, improbable voiture de plage allemande (fédérale) aux dessous communistes !

L’Eurostar sera d’abord connue sous le nom de Sprinter, sur base Volkswagen Golf

Ceux qui étaient adultes ou jeunes adolescents dans les années 90 se souviennent bien de la Lada Natacha, une Samara décapsulée par le carrossier belge EBS (lire aussi : Lada Natacha). Il faut dire que ces Lada découvertes étaient vendues par le réseau Poch en France, et qu’on connaissait aussi EBS pour sa Supercabrio, sa rare Renault 25 Cabriolet ou son kit « break » pour R25 là encore. En Allemagne, ce rôle était dévolu à Bohse, spécialiste de la transformation de voitures russes !

En fait, tout commença avec l’Eurostar. Rien à voir avec le train que nous connaissons aujourd’hui : il s’agissait bien d’une voiture. Alors que de l’autre côté du mur, en RDA, on proposait une Trabant Tramp bien sympathique mais datée (lire aussi : Trabant 601 Tramp), chez Bohse, en Basse Saxe, on s’attaquait à la 2105, rejeton moderne de la fameuse Jigouli (lire aussi : Lada 2103), elle-même dérivée de la Fiat 124 et fabriquée à Togliatti.

l’Eurostar, contrairement à la Sprinter, était produite sur la base d’une Lada 2105. Elle s’en distingue surtout par ses feux avant.

C’est incroyable de voir le nombre de « petits » constructeurs qui se sont attaqués au mirage du marché de la voiture de plage, marché qui s’est toujours révélé plus restreint qu’il n’y paraissait. La Citroën Méhari semble être celle qui s’en est le mieux sorti, tandis que la Mini Moke restait une petite production (lire aussi : Mini Moke) et que les Rodéo siglées Renault ne faisaient que de la figuration (lire aussi : Renault Rodéo 5). D’autres tentèrent leur chance plus tard, tel Méga, sans plus de succès. Bref, en ce milieu des 80’s, Johann pensait encore qu’un marché existait.

Cela dit, ce n’était pas totalement idiot, car à défaut d’inonder le marché avec l’Eurostar, Bohse se fit un nom pour devenir, à l’instar d’EBS avec Poch en France, le fournisseur officiel de cabriolet pour Lada Allemagne, allant jusqu’à produire près de 2000 exemplaires de la Samara dénommée d’abord Safari, puis Samara Fun. Mais n’anticipons pas.

La Samara Safari puis Fun, autre création de Bohse dans les années 90

En 1986, Bohse n’en était qu’à ses débuts et son idée fixe, produire une voiture de loisir, allait d’abord prendre corps sur la base d’une Volkswagen Golf, sous le nom de Bohse Sprinter. Mais rapidement, c’est la 2105 qui allait s’imposer grâce à sa fiabilité mais aussi à son faible coût permettant, malgré la transformation, de rester véritablement abordable. 40 exemplaires de la Sprinter seront fabriqués, sur base Golf, en essence (50 et 70 ch) comme en diesel (50 chevaux).

Les soubassements et la mécaniques demeurait inchangés, mais l’Eurostar (comme le Sprinter) s’offrait une carrosserie en fibre de verre très carrée, ouverte à l’arrière et au dessus des sièges avant grâce à un système Targa. Et mine de rien, Bohse réussira à en vendre près de 200 exemplaires entre 1987 et 1988, avant de passer à un projet plus ambitieux, celui de la Samara Cabriolet déjà citée. Bref, si jamais vous tombez sur cette ORNI, vous saurez qu’il s’agit d’une authentique rareté qui ravira les amateurs de voitures de l’Est ou de voitures exotiques (ou des deux, ce qui va souvent de paire).


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