Maserati Quattroporte IV : la discrète
Dans la série des berlines au tempérament de feu caché sous une robe discrète et élégante, on trouve la Maserati Quattroporte IV. Cette ultime berline avant la prise de contrôle total de Ferrari est l’aboutissement de la lignée des célèbres « Biturbo », débutée en 1981 (lire aussi: Maserati Biturbo).
La Quattroporte IV fut produite de 1994 à 2001 dans les usines de Modène, à 2 883 exemplaires. Cette élégante berline était dérivée de la très réussie Ghibli 2. On doit son dessin sobre et racé à Marcello Gandini (l’auteur des Lamborghini Miura et Countach, mais aussi de la Cizeta Moroder V16T, lire : Cizeta V16T).
Equilibrée, classe, originale aussi avec ses passages de roues arrières si typiques, cette grande berline est pourtant la plus petite des Quattroporte jamais produites par Maserati, et pour moi la plus réussie. Surtout, sous cette ligne toute en discrétion se cache un tempérament de feu, avec trois moteurs disponibles. Le premier est un V6 turbo de 2 litres et 287 chevaux (143 ch par litre!) est particulièrement destiné au marché italien, qui pénalise fiscalement les moteurs de plus de 2 litres de cylindrées. Le deuxième est toujours un V6 Turbo, destiné lui à l’exportation, de 2,8 litres et 284 ch. Le troisième est issu de la fabuleuse Shamal (lire aussi: Maserati Shamal). Il s’agit d’un V8 3,2 litres turbo de 335 chevaux.
Avec ces cavaleries sous le capot, les Jaguar XJ et BMW Série 5, adversaires désignés de la Quattroporte, n’avaient qu’à bien se tenir. L’intérieur est lui aussi à la hauteur, tendu de cuir et de boiserie, avec comme dans toute Maserati ce petit côté kitsch (la montre en est le symbole) moins flagrant cependant que sur les précédents modèles de la marque.
La première série, produite jusqu’en 1998 (1670 exemplaires) n’est pas exempte de tout soucis, car elle est encore conçue « à la Maserati », à mi-chemin entre l’artisanat et l’industrie. Mais avec la prise de contrôle de Ferrari, la Quattroporte est revue de fond en comble, et plus de 480 changements sont effectués pour fiabiliser l’auto et l’amener aux standards de Maranello. L’Evoluzione (c’est son nom) est produite de 1998 à 2001 à 1213 exemplaires, en majorité des V8 (823). C’est cette version qui est la plus désirable aujourd’hui.
Elle sera remplacée par la Quattroporte V, qui marque le début d’une nouvelle ère. La IV cloturera donc la lignée des Biturbos de fort belle manière. Aujourd’hui, on trouve des Quattroporte IV à partir de 10 000 euros (en V6 première série), pour qui voudrait se faire plaisir en famille. Les V6 2 litres sont quasiment introuvables en France.