Je veux un téléphone de voiture, comme Pivert !!!
Lire les forums ou les pages Facebook donne parfois des idées. Au milieu des nombreuses photos de voitures ou de commentaires pas toujours pertinents, on tombe sur des perles, des questions auxquelles on n’avait même pas pensé ! Lorsqu’un internaute pose la question du téléphone de voiture (pas les kits mains libres hein, je vous parle des vrais téléphones de voitures comme on en voyait dans les luxueuses limousines), je me suis dis : « mais oui, comment ça marchait ces téléphones, à l’heure où le portable n’existait pas encore » ?
On a tous vu les même films, et notamment Rabbi Jacob, où l’on voit Louis de Funès téléphoner depuis sa DS. C’est donc qu’il existait des téléphone (trans)portables avant l’heure non ? En fait, la technologie est assez développée pour que les premiers réseaux de téléphones « de voiture » apparaissent en 1946 aux Etats-Unis (notamment le réseau Autocom dans l’Ouest américain). En France, il faudra dix ans de plus pour qu’un réseau se mettent en place. Autant vous dire que ce service extrêmement cher et pas pratique sera réservé à une élite.
Pour le côté pas pratique, notons qu’il s’agissait d’un réseau utilisable uniquement par une seule personne en même temps (un fréquence unique était utilisée), devant passer par une opératrice : tant que le coup de fil n’était pas terminé, les autres abonnés devaient patienter (cela me rappelle mes débuts professionnels : tous les ordinateurs étaient reliés au réseaux, mais on ne pouvait y accéder qu’un par un). Le système en outre très couteux se réservait aux seules élites et autres chefs d’entreprises. Il ne comptait que 500 abonnés en 1973, lorsque le système sera amélioré (accès simultanée). Cependant, ce nouveau réseau restait limité en nombre d’abonnés potentiels.
Il faudra attendre 1986 pour qu’apparaisse le rêve de tout golden boy de l’époque : le Radiocom 2000, né de la volonté étatique de rattraper un peu le retard dans le domaines des communications mobiles. Si à l’étranger beaucoup de voitures étaient déjà équipées de « téléphones de série », c’est à partir de cette date qu’on les a vu vraiment fleurir en France ! Rien de plus classe désormais, dans la Béhème du jeune loup ou dans la R25 du patron, qu’un Radiocom 2000 flambant neuf ! Le business devait être juteux, car un concurrent de Radiocom (qui appartenait à France Télécom) se lancera sur le marché peu de temps après (la Société Française de Radiotéléphone, qui deviendra SFR avec le lancement du téléphone mobile grand public).
A partir de 1991 et de l’apparition de la nouvelle norme GSM, le développement des réseaux permettra de proposer des téléphones de voitures à des tarifs abordables, pour finalement être petit à petit abandonner au profit d’installations de kits mains libres et de bluetouth ne nécessitant plus un téléphone directement relié à la voiture et à sa batterie.
La fin du téléphone intégré à la voiture est essentiellement du au développement des réseaux mobiles et des technologies des batteries. Car jusque dans les années 80, il fallait bien la batterie d’une voiture (et sa recharge grâce au moteur) pour téléphoner. En outre, avant l’arrivée du téléphone dit « cellulaire » (en 1986 pour la France avec Radiocom), il était déconseillé de faire trop de route en téléphonant, de peur de perdre le signal et de voir sa communication coupée.
Aujourd’hui, le téléphone intégré à la voiture paraît totalement incongru, mais moi, il me rappelle combien c’était le comble du luxe, alors que nous n’avions même pas encore le Bi Bop ! C’était un signe extérieur de richesse, qui allait de paire avec une limousine tendue de cuir et décorée de boiserie. Aujourd’hui, j’aimerai posséder une de ces voitures, comme la Safrane Biturbo Baccara qui en était équipée (lire aussi : Safrane Biturbo). Si les Radiocom 2000 ne sont plus reliés au réseau, les téléphones de voitures de l’ère GSM peuvent être dotée de votre carte SIM (on peut avoir deux cartes SIM pour une même ligne aujourd’hui). Ca fait rêver non ?
Un article intéressant sur Petrolicious : car-phones