Fiat Cinquecento : mamma mia !! (mój Boże)
Oui je sais : la transition est rude entre une Audi RS3 de 2015 (lire aussi: Audi RS3 Sportback) et la petite Fiat Cinquecento sortie en 1991. Mais étrangement, la première m’a fait penser à la seconde, dans une fulgurance que seuls les esprits malades comme le mien peuvent avoir ! Car oui mes frères, en vérité je vous le dis, la RS3 m’a rappelée ma petite Cinquecento S que je n’ai gardée que 5 mois malheureusement. Pour tous les autres, ceux qui ont un esprit sain (dans un corps sain, je l’espère), je crois qu’il va falloir que je m’explique.
Mais alors quel rapport entre l’une et l’autre, surtout que je ne disposais pas de la version sportive de la petite remplaçante de la 126, la Sporting (1,1 litres 54 ch), mais bien d’une S standard, dotée d’un petit 900 cm3 développant la bagatelle de 41 ch ? Ca aurait pu être pire puisqu’en Italie ou en Pologne, on trouvait un modèle d’entrée de gamme disposant d’un 700 cm3 de 30 chevaux. J’en vois certains ricaner dans leur coin, en pensant aux 367 chevaux de l’Audi RS3 : on est clairement pas dans le même monde. Et pourtant !
Malgré le confort spartiate de la lilliputienne Fiat, malgré une tenue de route bien moins sécurisante qu’avec une transmission Quattro, malgré des freins en sucre et une sono à K7 nasillarde et de toute façon couverte par le bruit du moteur, cette petite italienne (enfin non, polonaise, nous le verrons) était un véritable petit kart, procurant des sensations dès 60 km/h, obligeant à jouer de la boîte (5 vitesses sur la S, contre 4 pour la version standar jamais importée) pour sauter de virage en virage en se prenant pour un champion, bien aidé par un poids contenu à 735 kg !
Bon bien sûr fallait pas être regardant sur la finition, et ma petite S n’aura durée que 5 mois, le temps que la boîte rende l’âme (elle avait appartenu à une retraitée avant moi, et n’avait jamais subie autant d’outrage en si peu de temps). Reste en mémoire l’impression d’être à l’attaque en permanence : voilà le lien avec la RS3. Pour le reste, rien à voir effectivement, et surtout pas le prix. Car si la Cinquecento succèdait à la 126 sur les marchés occidentaux, elle était la digne héritière de la 500, populaire et accessible (du moins à l’époque, c’est moins vrai maintenant en collection).
C’est en 1991 qu’est apparue la Cinquecento, avec son design carré certes, mais aérodynamique. Contrairement à ce qui se fait aujourd’hui, la « Cinqué » conservait un air filial, tout en ne cherchant pas à copier son aînée. Seul le format rappelait sa devancière, et un petit air mutin. On était loin cependant de la tendance néo-rétro qui règne aujourd’hui, et dont la nouvelle Fiat 500 en est un exemple flagrant (aux côtés des New Beetle et autres Mini). Son dessin simple et sobre la rend particulièrement élégante, et presque chic malgré l’indigence de l’équipement (bien qu’une finition améliorée, appelée SX, haussera un peu le niveau en cours de route).
Malgré son patronyme à 4 lettres, la Cinquecento n’est pas italienne donc, mais bien polonaise où elle sera produite entre 1991 et 1998 avant d’être remplacée par l’immonde Seicento qui réussira sur la même base à rendre laide une voiture plaisante à regarder à l’origine. Au total, 1 164 478 exemplaires seront produits dans les usines de FSM, qui deviendra une filiale de la Fiat en 1992. Pas mal non ? Bon c’est vrai qu’elle était pas chère, une sorte de voiture low cost avant l’heure. Au final, la « Cinqué » offrait une voiture d’entrée de gamme au constructeur turinois dans la grande tradition des 500/600/126 aux côtés de l’inusable Panda, et se vendit pas mal en 7 ans d’existence.
Elle aura droit aussi à toute une série de concept cars touts plus rigolos les uns que les autres et vraiment très marqués 90 ! Toute une époque ! Elle eut droit aussi à sa petite gloire sportive avec une série monotype assez amusante, preuve que la base se prêtait assez bien à la course.
Malgré ses qualités, la Cinquecento n’a pas vraiment encore percé sur le marché des « youngtimers », à part sa version Sporting aux suspensions raffermies, au moteur plus tonique, et au look plus sportif. Cependant, elle reste très abordable quelle que soit la version. Les Sporting seront dures à trouver en bon état, car souvent « jackysées », maltraitées par un usage intensif, voire mal entretenues. Cela dit, pour une poignée de billet, vous avez la possibilité de vous offrir une petite voiture plaisir à laisser à disposition dans votre maison de campagne ou dans votre résidence balnéaire, avec l’assurance que personne ne vous copiera ! Foncez !