CLASSICS
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ITALIENNE

Fiat 131 Racing: physique ingrat, rouille galopante, mais Lampredi enchanteur

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 15/01/2017

Si je vous dis Fiat 131 (et ce même si je rajoute le glorieux terme Mirafiori, du nom de l’usine où elle fut fabriquée), on ne peut pas dire que vous sauterez de joie. Car oui, mes amis, je vous le dis, la 131 est moche… Ou plutôt, comme la Multipla (pas celle des années 50/60), des années plus tard, elle n’a pas un physique facile (lire aussi : Fiat Multipla). Look carré, de l’avant à l’arrière, pas de fioritures, c’est basique, c’est pépère, c’est sans risque… Pire, avec le recul, elle a furieusement l’air d’une Polonez, ce qui la rend « cheap » quoi qu’il arrive !

Derrière le crapaud se cache parfois un prince ou une princesse. Bon, en l’espèce, c’est un peu exagéré, mais la 131, placide berline ritale, consensuelle et fade, eut droit à des déclinaisons plus excitantes qu’on ne l’imagine. D’abord la version Abarth, limitée à 400 exemplaires en 1977, et destinée à l’homologation de la 131 en Rallye… Une version inaccessible aujourd’hui, avec ses 140 ch et ses appendices aérodynamique. Mais au delà de cette version, il fallait tout de même proposer une version sportive, puisqu’à l’époque, il existait une clientèle pour les bagnoles délurées.

La 131 Abarth, série bodybuildée et limitée à 400 exemplaires

Voilà comment est née la 131 Racing en 1978 : par la volonté de proposer une bombinette bien dans son époque, avec couleurs flashy, plastocs noirs, et Lampredi aux petits oignons, chantant et rugissant, avec suffisamment de puissance (115 ch) pour s’amuser, sans pour autant chasser sur les terres de l »exclusive Abarth, flagship de la gamme. De toute façon, avec ses extensions d’ailes, ses spoilers, et tout le toutim, l’Abarth ne pouvait pas séduire le plus grand nombre, et pour cela, la Racing, avec ses 115 ch, suffisait amplement.

Elle n’est pas nommée « Abarth », mais notez le logo entouré de laurier, signe d’une Fiat sportive !

115 ch à l’époque, c’était pas mal… Aujourd’hui, on pense à une pauvre voiture anémiée… Mais en 1978, date de la sortie de la 131 Racing, certes élaborée par Abarth sans en porter le nom, c’est peu ou proue la puissance de toute les petites et moyennes sportives. Et puis la déco « so 70’s », les couleurs flashy, le feulement du Lampredi, les couleurs oranges et grises (carrosserie et bouclier, ou l’inverse), ou argent et bleues (idem), ça en jetait suffisamment à l’époque.

La 131 Racing est, malgré son physique de boxeur mal dégrossi, plutôt intéressante. Il ne s’agira sûrement pas de la plus performante des sportives de l’époque, mais elle a ce je ne sait quoi d’enthousiasmant : sans doute parce qu’elle représente bien son époque ; parce qu’elle a quelque chose d’improbable ; parce qu’elle n’a que deux portes que cela ne se fait plus ; parce qu’elle est Fiat, et que Fiat a parfois mauvaise presse (mon côté contradicteur) ; parce que surtout, elle a un moteur malgré la rouille galopante !

La 131 Racing, c’est un peu comme préférer Meccano à Lego. Y’a mieux, y’a plus moderne, mais t’y passe des heures aussi, en te disant qu’il ne s’agit que d’un peu de ferraille et de quelques boulons, mais que ça t’amuse franchement ; qu’il existe d’autres jouets plus performants, plus à la mode, mais que celui là, il te fait bien kiffer, surtout à voir la gueule du voisin quand tu sors la guimbarde. Il te regarde avec envie, car dans son garage, sa voiture est bien plus performante (c’est une moderne) mais bien moins bandante !

En Allemagne, la Racing s’appelait Sport !

La 131 Racing a le look de ses performances, et sera vendues jusqu’en 1981, date à laquelle la Racing disparaîtra… Pourtant, sur la fin, une grosse centaine d’exemplaires recevra un compresseur dit « volumetrico » (Voire Volumex) faisant passer le moteur à 140 ch, ce qui, avouons-le, commence à devenir excitant. Et pour la 3ème série de la 131, et malgré la disparition du catalogue de la Racing, une descendante discrète (et très rare) prendra le relais : la 131 Volumetrico, préparée toujours par Abarth, avec toujours 140 ch, mais grimée en berline 4 portes, discrète et performante… Seuls 200 exemplaires (sans doute moins, puisqu’on ne remonte qu’au numéro 188 dans les archives de Fiat) seront commercialisés.

La 131 Volumetrico, construite entre 188 et 200 exemplaires, est beaucoup plus sobre, et dispose de 4 portes, elle !

Bref, ce petit topo rapide pour vous dire que… la Fiat 131 Racing, voire Volumetrico, voire les deux, pourrait être (si jamais vous en trouvez un exemplaire ayant survécu à la rouille) un choix très intéressant, entre rareté, plaisir, et originalité.


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