BMW M3 E30 Cabriolet : la voiture du yuppie !
L’E30 est un mythe pour l’amateur de youngtimer, et la M3 son graal ! Pour satisfaire à l’homologation en Groupe A, BMW se devait de réaliser au moins 5000 exemplaires d’un véhicules de série servant de base à sa sœur de compétition. C’est ainsi qu’est née en 1986 cette sportive excitant aujourd’hui le collectionneur avisé comme la racaille, donnant ensuite naissance à une lignée toujours au catalogue aujourd’hui (même si aujourd’hui, la version coupé prend le nom de M4).
Mais si la M3 était née pour des raisons sportives, ce n’est absolument pas le cas de sa version cabriolet qui nous intéresse aujourd’hui. Et si ce cabriolet sportif est si intéressant de nos jours, ce n’est pas parce qu’il est supérieur à la version coupé, au contraire, mais parce qu’il représente le summum de la délicieuse décadence des années 80, le top du m’as-tu-vu des « golden boys » de l’époque pour lesquels un simple cabriolet E30 ne suffisait plus.
Si l’on excepte les versions Evolution I et II (505 et 501 ex respectivement) et les diverses séries spéciales de la M3 (148 Europa Meister, 480 Johnny Cecotto, 25 Roberto Ravaglia et 600 Sport Evolution), la M3 Cabriolet est la plus rare des M3 avec 786 exemplaires fabriqués entre juin 1988 et juin 1991. Autant dire qu’elle ne coure pas les rues, surtout full stock, comme si son look bling bling appelait encore plus d’outrance.
Cette voiture est intéressante car malgré son moteur de feu, et ses trains roulants revus et corrigés par Motorsport, elle réussit l’exploit d’être moins belle qu’en version « normale ». Car il faut bien l’avouer, le kit carrosserie qui se justifie sur le coupé enlève beaucoup de grâce au dessin originel du cabriolet série 3. Elle réussit aussi l’exploit de me laisser dans le doute : impossible de trancher définitivement par un « j’aime » ou « j’aime pas ». Bien sûr je la trouve too much, inutile, symbole du mauvais goût de ces années fric, mais c’est aussi pour cela que je l’aime, pour son côté « photographie d’une époque », sa frivolité, et bien entendu sa rareté !
En outre, elle a un petit avantage par rapport à la M3 E30 coupé : celle d’être totalement M. En effet, les volumes demandés pour l’homologation impliquaient à la M3 Coupé d’être produite sur les chaînes classiques de l’E30, même si des équipes dédiées se chargeaient des montages spécifiques. Tandis que le Cabriolet, promis à de plus petit volume, était lui fabriqué dans les locaux de Motorsport à Garching.
Comme pour la M3 Coupé, il n’y a pas une version de la M3 Cabriolet, mais plusieurs. Sous le capot, on trouve plusieurs puissances du fabuleux 4 cylindres S14 : 200 chevaux pour la version BB01 non catalysée (136 exemplaires), 195 chevaux pour la version BB05 catalysée (174 exemplaires), et 215 chevaux pour la version BB05 catalysée produite à partir de mars 1990 (476 exemplaires). L’une de ces BB05 recevra même la version Evolution II du S14 avec 220 chevaux.
Sa rareté et les tarifs qui commencent à être délirants la rendront sûrement inaccessible au commun des mortels, et peut-être faudra-t-il se contenter d’une plus sage 325i Cabriolet (ce qui n’est pas plus mal sans doute). Mais si vous avez les moyens, et une furieuse envie de vous prendre pour un yuppie des eighties, alors cette M3 E30 Cabriolet est faite pour vous. Restera à trouver la panoplie vestimentaire qui va avec !
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