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Audi TT : de la frime à la collection

Par - 02/08/2022

On peut se moquer aujourd’hui du look un peu pataud de New Beetle écrasée de l’Audi TT sortie fin 1998 mais à l’époque, c’était ce qui faisait son charme. Alors que jusqu’alors Audi, en plein montée en gamme depuis le milieu des années 80, s’était contentée de berlines ou de grands coupés, la marque allemande se lançait contre toute attente sur le créneau des petits coupés sportifs. L’Audi TT fera rapidement fantasmer adolescents et jeunes permis épris de sport et déjà séduits par une marque alors en pleine ascension. Retour sur un petit coupé original devenant, au fil du temps, collector.

Les Audi TT Coupé et Roadster Concept de 1995 sont déjà très proches de la réalité

Alors oui, disons-le tout de suite : l’Audi TT, même à l’époque de son lancement en septembre 1998, était l’archétype de la bagnole du frimeur. Il faut croire qu’Audi avait bien travailler depuis les années 80 pour devenir ainsi l’idole de jeunes désirant sortir des sempiternelles BMW tout en en ayant pour leur argent, mais aussi de femmes voulant une voiture sportive, pratique et à la goût esthétiquement. Depuis le début de l’année 1998, Volkswagen proposait ainsi sa New Beetle, revival de la Coccinelle d’antan et rencontrait un certain succès auprès d’une clientèle féminine. La TT lui ressemblait beaucoup, toute en rondeurs successives, mais avec un aspect beaucoup plus sportif. Puisant dans l’héritage d’Audi, elle récupérait son nom d’une petite NSU sportive, elle aussi nommée TT.

Voici les deux TT de série désormais

Économies d’échelle

Dès le début de l’année 1994, le centre de design de Volkswagen en Californie se mettait au travail pour concevoir ce petit coupé sportif. L’étude aboutira à la présentation d’un concept car au salon de Francfort 1995. Le lien stylistique avec la future New Beetle tenait à un point commun : la supervision du design des deux véhicules par J Mays et leur conception dans le même centre de style américain. De toute façon, la politique de rationalisation du groupe Volkswagen était en cours depuis quelques temps déjà, et la TT partageait ainsi sa plate-forme PQ34 avec l’Audi A3 (lancée en 1996), la Volkswagen Golf IV (1997), la New Beetle (1998), la Bora (1999), la Seat Léon (1999), la Toledo (1998) ou la Skoda Octavia (1996). Autant dire que la plate-forme sera rentabilisée. La production débutera en octobre 1998.

Des débuts difficiles rapidement effacés

Evidemment, tradition des anneaux oblige, cette plate forme pouvait recevoir la transmission intégrale Quattro (en option sur l’entrée de gamme). Dans la même logique de réduction des goûts, la TT récupérait à son lancement un moteur 4 cylindres Turbo 1.8 à 5 soupapes par cylindre issu lui aussi de la banque d’organe du groupe, développant 180 chevaux ou 225 (grâce à un turbo plus gros). De quoi offrir des performances très correctes ! Trop peut-être ? Audi dût en effet rapidement revoir sa copie dès les premiers modèles vendus après une série d’accident à haute vitesse (supérieure à 180 km/h). Pour améliorer la stabilité et donc la sécurité, Audi fut contraint de revoir les suspensions, d’ajouter un ESP (stabilité) et l’ASR (antidérapage), mais aussi et surtout un aileron arrière.

Bizarrement, malgré cette mauvaise campagne à ses débuts, la TT n’en pâtira pas trop, d’autant que rapidement, une version roadster viendra compléter la gamme en 1999. Dès la première année de commercialisation (AM99), 52 379 exemplaires trouvaient preneur à travers le monde. Un chiffre qui passera dès 2000 à 56 776 unités. L’effet nouveauté cessera pourtant de jouer à partir de 2001 avec une baisse sensible des ventes. Malgré cela, l’Audi TT s’installait sans problème sur le marché des petits coupés sportifs. D’autant qu’en 2003, la marque aux anneaux décidait de muscler encore un peu plus son offre en offrant 2 cylindres de plus au TT : pour cela, pas besoin d’aller chercher bien loin puisque la fameux VR6 du groupe VW faisait grandement l’affaire. Avec 3,2 litres et 250 chevaux, il apportait la sonorité particulière du groupe, la souplesse d’un 6 cylindres et 25 chevaux de plus que la version 1.8 225.

Un succès commercial engendrant une lignée

Cela ne suffira pas pour relancer les ventes qui s’essoufflaient déjà mais c’était suffisant pour relancer l’image de la TT dont la succession se préparait déjà ! En effet, la TT suivante fit son apparition courant 2006 avec un design plus acéré, moins féminin et somme toute plus sportif d’aspect. Tout en conservant certaines rondeurs, il perdait ce côté jouet de la TT précédente. Au total, la première TT (dite 8N) se vendra à 275 339 exemplaires (sans doute moins car ce chiffre fourni par Audi inclus les premiers exemplaires de la TT 8J en 2006).

L’Audi TT Quattro V6 dotée du fameux VR6 de 3.2

Aujourd’hui, le côté typique d’une certaine époque néo-rétro retrouve du charme auprès d’une clientèle amatrice des années 90. Bien que produite à la toute fin de la décennie, la TT devient aux yeux des spécialistes une youngtimer désirable, fiable et performante tout en restant abordable, à l’instar d’autres roadsters ou coupés de l’époque (BMW Z3 ou Mercedes SLK notamment). Il y a sans doute des affaires à faire !

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