Alfa Romeo SZ / RZ : "il Mostro rosso"
En 1986, Alfa Romeo est au bord de la faillite. L’affaire de la sino-italienne Arna a contribué à plomber des comptes déjà pas brillants, et la firme italienne a bien perdu de sa superbe (lire aussi : Alfa Romeo Arna). On a cru un temps que Ford (qui commençait à lorgner vers l’Europe pour des acquisitions, concrétisées par les rachat d’Aston Martin, Jaguar, Volvo ensuite) rachèterait la marque, mais c’est finalement Fiat qui emporte le morceau.
Alfa sauvée de la faillite, n’en demeure pas moins au fond du gouffre commercialement, et les pontes de Fiat décide de repositionner la marque sur le créneau sportif. Pour affirmer ce repositionnement, il faut un modèle d’image. Fiat met en concurrence son propre centre de style, celui d’Alfa et le carrossier Zagato. C’est finalement la proposition Fiat (dont Robert Opron est l’un des deux « chefs designers ») qui est retenue, mais Zagato n’est pas exclu du projet puisque c’est lui qui, sur la base de cett première esquisse, réalisera celle qu’on appelera SZ (pour Sprint Zagato), et qui la produira dans ses ateliers de Milan.
La SZ propose un physique particulier. Difficile de dire si ce coupé est beau ou laid. C’est du Zagato des années 80 en tout cas, massif, expressif, respirant la puissance. Son surnom en tout cas est sans équivoque : « il Mostro ». S’il respire la puissance, le Coupé SZ déçoit un peu sous le capot, avec un V6 3 litres de 210 chevaux seulement, pour un poids de 1260 kg. Autant dire qu’il ne s’agit pas d’une véloce sportive.
La production commence à la toute fin 1989 et se terminera en 1991, après 1036 exemplaires produits. Tous seront de couleur rouge, sauf un unique exemplaire noir destiné à Andrea Zagato. Mais l’histoire ne s’arrête pas là puisqu’en 1992, le roadster RZ prendra sa succession. Le physique massif est conservé, mais la bête est décapsulée pour permettre de rouler tête au frais. Le passage au cabriolet ne change pas fondamentalement la ligne, et la RZ sera produite à 278 exemplaires entre 1992 et septembre 1993.
Aujourd’hui, les SZ et RZ valent surtout par leur rareté et la signature « particulière » de leurs lignes puisque le sport n’est pas leur fort (du moins avec un moteur non transformé). On en trouve par-ci par-là à vendre, aux alentours de 30 à 40 000 euros selon l’état. Une pièce de collection plus qu’un daily driver.
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