Volkswagen Golf 1 Cabriolet : l’initiatrice
En allant manger des huîtres à Marennes chez une vieille copine parisienne en vacances, j’ai croisé deux cabriolets sympas : une Saab 9-3 première génération, immatriculée en Charente mais avec le volant à droite, et une Volkswagen Golf 1 Cabriolet série spéciale Classicline. Ayant souvent parlé de Saab, c’est donc de la Golf que je vais vous parler aujourd’hui.
La Golf Cabriolet première mouture a connu une longévité assez incroyable, survivant à la Golf 1 tout au long de la carrière de la Golf 2 qui ne connaîtra jamais, elle, de déclinaison cabriolet. Il faudra attendre la Golf 3 pour voir disparaître l’icône des petites découvrables des années 80. Présentée en 1979, elle ne prendra sa retraite qu’en 1993. Pas mal non ?
La Golf 1, lancée en 1974 et dessinée par Giugiaro, est à l’époque une vraie révolution pour Volkswagen. Après des décennies de « monoproduction » de la célèbre Cox, VW ose le contre-pied total avec une traction avant, moteur à l’avant (un 4 cylindres en ligne et non plus à plat, refroidi par eau et non plus par air) et à la ligne tendue. Adieu la bonne bouille de la Coccinelle, place à un dessin moderne et novateur.
Avec la Golf, VW va révolutionner aussi le secteur des compactes, en déclinant toute une gamme de modèle, du plus accessible au plus sportif (la GTI). Dans cette logique, une version cabriolet tombe sous le sens. S’attendant à un petit volume de production, VW s’allie avec Karmann qui se charge de la transformation. Pourtant, avec 388 522 exemplaires, la Golf 1 Cab’ sera un immense succès, sans doute inattendu.
Lancé avec une docile motorisation (1.5 litres de 70 ch), le Cab’ reçoit en 1981 un moteur plus sportif, le 1.6 litres injection de 110 chevaux, puis le 1.8 litres de 112 chevaux. Tout au long de sa carrière, elle connaîtra nombre de moteurs : 1.6 de 75 ch, 1.8 de 90 ch, puis 1.8 de 98 ch (le dernier moteur disponible après l’arrêt des moteurs 75 et 112 ch). La Golf connaîtra aussi des évolutions stylistiques. Avec l’apparition de la Golf 2, le cabriolet perdra sa finesse pour recevoir une nouvelle calandre, et des kits aérodynamiques virilisant la ligne (et l’alourdissant à mon goût).
Comme sa contemporaine, la Peugeot 205 Cabriolet, la Golf Cabriolet reçoit un arceau permettant à la caisse de ne pas trop perdre en rigidité. Et comme la lionne de Sochaux, la Golf devient une star des années 80, symbole d’une jeunesse en pleine réussite sociale et financière, avide de sport, de grand air et de « m’as-tu-vu ». Le succès jamais démenti du modèle fera même renoncer VW à créer une version cab de la Golf 2. Mais en 1993, la Golf 1, malgré ses qualités, commence à vraiment dater, et la marque de Wolfsburg finira par lancer un nouveau cabriolet sur la base de la nouvelle Golf 3 en 1994.
Dans le petit milieu des amateurs de cabriolets, on trouve les pro Golf et les pro 205, retrouvant la même rivalité que dans le petit monde des amateurs de GTI. Avec le recul, la Golf a moins bien vieilli que la 205 côté ligne. Normal me direz-vous puisqu’elle est basée sur un modèle datant de 1974 ! Pour le reste, ce qui m’a surpris en voyant cette Golf Classicline (une des séries limitées proposées à partir de 1991), c’est que malgré cela, elle ne dénotait pas vraiment dans la circulation. Mieux, c’était une petite jeune fille au volant, avec un A rouge collé au cul (de la voiture, pas de la jeune fille), preuve s’il en est qu’une Golf 1 peut aujourd’hui encore séduire les jeunes. D’ailleurs en rentrant à Saintes le soir, j’ai croisé une autre petite jeune fille, toujours avec un A au cul (de la voiture hein, je re-précise), roulant en C3 Pluriel d’une belle couleur beige (lire aussi : Citroen C3 Pluriel).
La concurrence: Peugeot 205, Ford Escort et Opel KadettBon il est vrai qu’on trouve aujourd’hui pléthore de Golf cab à vendre, parfois pour peanuts. Dès 2000 euros, on peut repartir les cheveux au vent, mais méfiance tout de même : bien des modèles ont souffert d’une utilisation intensive, d’un entretien négligé, voire des affres du tuning. Autant mettre le prix (3 à 4000 euros) pour un modèle en bon état. N’empêche que voir la relève conduire cette voiture de mon enfance, ça m’a fait du bien : peut-être y-a-t-il un soudain regain d’intérêt des jeunes d’aujourd’hui pour ces autos pas si démodées que cela !