Veyrat 630 : une bien mystérieuse sportive française
Autant prévenir tout de suite : cet article sera court… En effet, malgré toute ma bonne volonté et la mémoire dont je dispose, difficile de trouver beaucoup d’indications sur cette voiture qui aurait pu pourtant connaître une « carrière » si le climat économique morose de l’époque n’avait pas fait tomber ce projet dans les oubliettes.
Si je vous dis Veyrat, beaucoup (même les plus avertis) penseront au célèbre restaurateur savoyard. Pourtant moi, ce nom me trottait dans la tête pour d’autres raisons : je me souvenais avoir vu et lu dans la presse de l’époque des articles présentant la Veyrat 630, une sportive française prête à en découdre avec les deux autres marques de l’époque, Alpine et son A610 (encore vivante à ce moment là) et Venturi et sa 300 Atlantique (encore thermique).
Le projet remonte au tout début des années 90. A cette époque, Patrick Veyrat, qui a déjà tâté de la course automobile, se prend à rêver de constuire sa propre sportive. Associé à Noël Dewavrin et avec l’aide technique de Michel Faure (de chez ARC, constructeur de barquettes de course). Sous la marque Opio, deux 630 (pour V6 3 litres) équipées d’un moteur Alfa Romeo de 200 ch sont présentées en 1992, une jaune et une rouge.
Afin de rendre homologable cette 630, elles seront totalement revues chez Karflex, dont l’une, en bleu, fera le tour de la presse automobile en 1995 : la voiture personnelle de Patrick Veyrat. La deuxième sera vendue non homologuée à un client (anonyme) qui réussira à l’homologuer, après quelques modifications, sous sa propre marque.
Malgré l’impression de documents publicitaires, et un prix annoncé de 427 000 francs à l’époque, la Veyrat 630 ne verra jamais le jour. Le projet sera repris en 1996 par ARC justement, sans pour autant réussir à percer ! Il faut dire que sans moyens, et dans un contexte économique difficile, il s’agissait d’une mission impossible.