CLASSICS
ITALIENNE
VELAM

Velam Isetta : l'authentique "pot de yaourt" !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 05/11/2014

Pour beaucoup, « pot de yaourt » désigne en automobile la fameuse Fiat 500. Or la petite Fiat n’était pas la première à recevoir ce surnom des français. Car le véritable « pot de yaourt », en vérité je vous le dis, c’est la Velam Isetta. La quoi ? La Velam Isetta voyons. Hum, je vois qu’Isetta vous rappelle quelque chose, mais pas Velam. Faisons donc un peu d’histoire !

Isetta 03

Là encore, ce fameux « pot de yaourt » originel nous vient d’Italie. A l’origine, l’Isetta fut développée et commercialisée par la firme Iso Rivolta. Mais le concept de cette petite voiture originale, sensée permettre aux populations d’acquérir leur première automobile, ne séduira pas en Italie, la faute sans doute à (justement) la Fiat 500. Produite de 1953 à 1956, elle ne se vendra qu’à 1000 exemplaires environ dans son pays d’origine.

Isetta 01

L’Isetta connut un véritable succès grâce à BMW, qui la commercialisa de 1954 à 1962 à plus de 130 000 exemplaires (et 30 000 de plus environ produits par la filiale anglaise de BMW) : pas mal. C’est d’ailleurs pourquoi, dans l’imaginaire populaire, une Isetta fait référence à BMW plutôt qu’à Iso qui pourtant l’avait conçue et lui avait donné son nom. Il faut dire qu’Iso Rivolta avait perdu beaucoup d’argent dans l’affaire, et pour rentabiliser un peu ses investissements, revendit les droits à BMW (pour l’Allemagne, l’Europe du Nord, l’Angleterre et les USA), à Iso Romi (pour le Brésil), et surtout à Velam pour la France, l’Espagne et la Belgique.

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En 1954, Velam (abréviation de Véhicule Léger à Moteur) acquière donc les droits de fabrication de l’Isetta. Mais ne disposant pas de l’outillage, la société, installée à Suresnes dans les anciens locaux de Talbot, lui donna un nouveau dessin, plus rond, plus « bulbeux », ressemblant pour ses contemporains aux fameux pots de yaourt en verre ! C’est au salon de Paris 1955 que sera présentée l’Isetta française, qui, au contraire de sa demi-soeur allemande, conservait des mécaniques d’origine Iso (un bicylindre de 236 cm3 développant la bagatelle de 10,5 chevaux).

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Malheureusement, la Velam Isetta ne sera commercialisée que jusqu’en 1958, à 7115 exemplaires au total (certaines sources parlant de 5512 exemplaires seulement). En 1957, Velam tenta de monter en gamme avec une exécution luxueuse appelée Ecrin (entre 100 et 500 ex selon les courses). Deux prototypes appelés « course » ou « sport » furent aussi construits pour promouvoir l’Isetta en compétition. Certaines Isetta étaient vendues avec un toit en toile ouvrant, appelé « cabriolet ».

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Malgré les efforts de la marque française et les investissement, la Velam Isetta ne décollera jamais. Elle était moins chère qu’une Citroën 2CV, mais restait relativement onéreuse pour ses prestations. La démocratisation de l’automobile, le succès de la 2CV, puis celui de la Renault Dauphine, plombèrent sa carrière et la marque s’éteindra en 1958, sans atteindre les volumes de vente de BMW. Elle reste cependant la plus diffusée des Isetta après l’allemande. Seuls 3000 exemplaires furent vendus au Brésil.

La triste fin d'une Velam Isetta !La triste fin d’une Velam Isetta !

Relativement rare, la Velam Isetta se trouve malgré tout en collection, à un prix relativement abordable en fonction de l’état, entre 7 et 12 000 euros. Pour rouler décaler y’a pas mieux, alors partez donc en chasse de cette petite Velam méconnue.

[EDIT]: la magie d’internet m’a fait rencontrer un monsieur passionné (et sans doute une référence) par la marque Velam… Son site vaut le détour: http://isettavelam.blogspot.fr


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