Renault Sport Spider : un arrière goût d'Alpine
En 1995 sort des chaînes de l’usine dieppoise d’Alpine la dernière A610 (lire : Alpine A610), alors que le projet w71 a d’ores et déjà été enterré (lire : Alpine A710). Ca sent le sapin pour Alpine. Pourtant, un autre projet, le w94, permettra à l’usine de continuer à tourner. Le projet w94 ? Il s’agit ni plus ni moins du Spider, qui réutilise d’ailleurs le chassis de ce qui aurait du être l’A710. Rien ne se perd chez Renault.
Malheureusement, le Spider ne portera pas le blason Alpine, bien qu’il en ait la philosophie, mais celui de Renault Sport. En effet, Renault à l’époque veut promouvoir sa division « sportive » (à la manière de M chez BMW ou AMG chez Mercedes), et surfer sur ses succès en Formule 1. Adieu Alpine donc.
Pourtant, on pourrait dire que le Spider est une vraie Alpine, un retour aux sources de la marque dieppoise : propulsion, compacité, légèreté (930 kg), le tout sans équipements superflus. Le moteur installé à l’arrière vient de la Clio Williams (2 litres, et 150 ch, lire aussi: Renault Clio Williams), et les superbes jantes de l’A610 (un petit clin d’oeil sans doute).
Le spider existe en trois versions : avec pare-brise, avec saute-vent, ou Trophy (version destinée à la formule de promotion). En tout, plus de 1700 Spider seront produits de 1996 à 1999 (essentiellement en version pare brise, moins radicale, avec 1215 exemplaires). Etonnament, c’est l’Allemagne qui sera le premier marché du Spider, devant la France.
En regardant le Spider, sa ligne si radicale (et si belle), on se demande quelle mouche a piqué Renault. Ce n’est pas l’habitude des constructeurs français de prendre de tels risques. Le Spider donnera des idées à d’autres. Ainsi, la société Helem (pour LM, id est Le Mans) développera un coupé sur la base de la Renault, la GT (lire aussi: Helem GT).
Vraie fausse Alpine mais fabriquée à Dieppe (lire aussi : l’usine Alpine de Dieppe), le Spider n’en demeure pas moins désirable et il vous sera difficile d’en trouver une à moins de 30 000 euros, ce qui correspond quasiment au prix du neuf (200 000 F à l’époque). L’exclusivité et l’originalité sont à ce prix.