Renault Rodéo 4 et 6 : les losanges de chez Teilhol
Il y a quelques temps, je vous parlais de la Teilhol Tangara. Il serait temps de vous parler de ses ancêtres, les Renault Rodéo 4 et 6. Les Ateliers de Construction du Livradois (ACL), qui devinrent par la suite Teilhol (du nom du fondateur Raoul Teilhol). Si à partir de 1986 la petite firme s’acoquine avec Citroën, c’est après avoir été lâchée par Renault pour lequel elle produisit pendant 16 ans la principale concurrente de la Mehari.
Lorsqu’en mai 1968 justement sort la Méhari, Billancourt décide d’emboîter le pas du Quai de Javel, et de proposer lui aussi un dérivé « loisir » et utilitaire de ses Renault 4 après l’échec de la Plein Air en collaboration avec Sinpar. Ainsi naîtra en 1970 la Renault Rodéo 4, doté du petit 845 cm3 de 34 chevaux. Le concept est identique à celui de la Méhari, et ACL renonce tout comme Citroën à une carrosserie en acier pour privilégier des pièces en stratifié de verre.
En 1977, la Rodéo 6 adopte elle un 4 cylindres 1,1 litres de 47 ch, puis en 1980 un 1300 de 45 ch. Elle sera restylée en fin de carrière pour recevoir une calandre plus moderne notamment, et des options comme un hard-top la faisant ressembler à une Matra Rancho, la reine des voitures « loisir » de l’époque.
Attention, les Rodéo 4 et 6, malgré leur nom évocateur, ne sont pas des tout-chemins, mais bel et bien des voitures, au choix, de plage ou rurales, selon que vous y mettrez une planche de surf ou des billots de bois. Pour accéder à une totale liberté, il faudra s’orienter vers un des rares modèles équipés d’une transmission intégrale Sinpar (Société Industrielle de Production et d’Adaptation Rhodanienne). Ce sont bien entendu les modèles dotés de cette transmission qui sont aujourd’hui les plus cotés.
Cependant, les Rodéo 4 ou 6, même en version 4×4 Sinpar, restent véritablement abordables quand on les compare aux prix actuels des Méhari, surtout pour sa rare version 4×4, et ce malgré une production totale moindre (60 000 exemplaires, en comprenant les Rodéo 5 produites entre 1981 et 1986, contre 119 000 pour les Citroën).
Mais allez savoir pourquoi, les Rodéo n’ont jamais réussi à obtenir ce statut de voiture ludique comme la Méhari, et se retrouvent toujours mesurée à sa rivale au chevrons. Le choix au moment de l’achat est souvent dicté par l’image, et force est de constater que la Méhari est désormais une voiture à la mode, quand la Rodéo conserve une image rustique et rurale.
La cote des Rodeo 4, 6 et (mais aussi de la Rodeo 5) risque fort de grimper dans les prochaines années : malgré son look carré, et son côté agricole, la Rodéo pourrait donc fort bien devenir un investissement pour l’avenir, tout en vous offrant des prestations comparables dans votre station balnéaire préférée… Réfléchissez-y !