Renault 4 Heuliez Découvrable : pour séduire Citroën
Bon soyons objectifs : en version découvrable, la Renault 4 a toujours eu la scoumoune. Que ce soit pour la France (avec l’aide de Sinpar, lire aussi : Renault 4 Plein Air) ou pour le Mexique (lire aussi : Renault 4 Costero). Bref, la « 4L » comme on la surnommait n’était pas faite pour rouler cheveux aux vents, et puis c’est tout. Pourtant, Heuliez tenta le coupe en 1981, avec la R4 découvrable.
1981 est une année charnière en politique, avec l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir (et la peur d’une invasion de chars russes), mais aussi pour la 4L. Cette année-là, deux « constructeurs » s’activent. Car Système à Redon, en Bretagne, s’active à concevoir la JP4 (qui m’aura fait rêver et qui connaîtra même une version Majorette, lire aussi : Car Système JP4), tandis qu’Heuliez tente de convaincre Renault de produire une Renault 4 découvrable.
Heuliez, à cette époque, ce n’est pas rien : Heuliez Bus fait encore partie de l’entité picto-charentaise (Renault n’en prendra le contrôle que plus tard), et son activité de carrossier est déjà active (mais n’est pas encore du niveau de la fin des années 80). Cependant son savoir faire est reconnu (n’est-ce pas Heuliez qui fabriqua les M35 du début des années 70, lire aussi : Citroën M35 ?). En ce début des 80’s, Heuliez n’est pas encore un gros, mais n’est plus un petit, et s’apprête à produire des autos mémorables comme la BX 4CT pour le compte de Citroën toujours (entre autre, lire aussi : Citroën BX 4TC).
Mais revenons à nos moutons. Dès les années 70, Heuliez s’est spécialisée dans les petites séries, et s’intéresse grandement aux « décapotables » comme on les appelait. C’est à partir du début des années 80 que l’entreprise va devenir un spécialiste du toit souple, avant de devenir dans les années 90 un spécialiste du toit en dur rétractable, ou escamotable, au choix (lire aussi : Peugeot 206 CC et Opel Tigra Twin Top). En 1981 donc, Heuliez fait figure de géant comparé à Car Systeme. Et ce géant va proposer à Renault une déclinaison étonnant de la R4 : une découvrable.
Pas question d’en faire une deux portes, et d’enlever tout le toit : la Renault 4 Découvrable d’Heuliez conserve sa structure, mais, à la manière d’une 2CV, se retrouve dotée d’une capote en toile sur toute la longueur. Mieux que la 2CV même, puisqu’elle découvre toute la partie arrière, pour la faire devenir Landaulet (lire aussi : Dis Papa, c’est quoi un Landaulet ?).
Malgré les tractations pour la reprise (dans un premier temps) de 49 % de Heuliez Bus par Renault, le projet n’aura pas de descendance… avec un losange dessus. Mais la proposition fera tilt chez un concurrent au chevron, partenaire de longue date du carrossier Picto-charentais. C’est ainsi que la Visa Découvrable verra le jour (lire aussi : Citroën Visa Découvrable).
En 1982, la Visa était lancée, et virait au four avec moins de 2000 ex produits (1753 pour être exact). Autant dire que Renault avait eu raison de refuser le projet. Cela dit, Car Système et sa JP4 réussissait au prix d’un design plus baroudeur, au point de décliner aussi la Renault 5 en Belle Ile (lire aussi : Renault 5 Belle Ile). Comme quoi.