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Porsche 968 : l’accident industriel !

Par - 30/07/2022

Quand vous produisez 163 192 exemplaires de la 944 entre 1982 et 1991, vous ne pouvez qu’être déçu du rendement du modèle suivant, la 968, avec tout juste 12 776 exemplaires entre 1991 et 1995, conduisant Porsche à abandonner l’idée des PMA (Porsche à moteur avant) initiée par la 928 (lire aussi : Porsche 928). A ce niveau de ventes à Stuttgart, on peut réellement parler d’accident industriel ! Dommage car pour moi la 968 est sans doute l’une des plus séduisantes Porsche !

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Il faut dire que je ne suis pas le plus fervent Porschiste, et que mes choix sont sans doute dictés par une envie de distinction que la 968 procure grâce à sa relative rareté, son architecture particulière, son look, et son côté « vilain petit canard » ! Si les passionnés évoquent parfois les 924 et 944, qui commencent à retrouver grâce à leurs yeux puisque les 911 commencent à devenir inaccessibles, j’en entends rarement parler de la 968, pourtant l’ultime évolution de la famille PMA, et dotée d’un demi V8 de 3 litres de cylindrée (ce qui, pour un 4 cylindres, est assez bluffant).

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Longtemps d’ailleurs, la 968 a détenu le record de puissance pour un 4 cylindres atmosphérique (240 ch) mais aussi celui du plus gros moteur à 4 cylindres tout simplement (3 litres). Mais il n’y a pas que cela qui me botte avec cette 968. Son design est pour moi une totale réussite (mais bon, les goûts et les couleurs hein!). Ce qui ne devait être qu’un restylage de la 944, façon S3, sera in fine un nouveau modèle tant elle était différente.

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Bien sûr, elle conserve la ligne générale et les proportions de la 944, mais elle lui offre un tout autre visage. Le dessin semble plus lisse, les galbes plus naturels, l’impression générale plus moderne. La faute sans doute à ses feux avants, désormais ouverts (mais basculant, comme sur la 928), rappelant ceux de la 959 et de la 993 à venir (lire aussi : Porsche 993), mais aussi à ses feux arrières rouges et lisses ! Les nouveaux pare-chocs avant et arrière rajoutent encore cette impression de nouveauté et de puissance !

La Club Sport, version allégée et optimisée de la 968La Club Sport, version allégée et optimisée de la 968 968 04 CS

Avec ses jantes Cup et ses rétroviseurs de 911, elle récupère encore un peu plus d’agressivité pour respirer le sport. Entre une 928 très grand tourisme et une 911 (964 puis 993) très… Porsche, la 968 propose une entrée de gamme sérieuse, jolie, efficace et performante. Une entrée de gamme pourtant boudée comme on l’a vu ! Porsche offrira pourtant à la 968 une très jolie version cabriolet (4374 ex), puis une version sportive allégée, la Club Sport (1923 ex) sans réussir à se sortir de la torpeur commerciale.

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Pire, en voulant homologuer la 968 en championnat GT (968 RS), Porsche lance en 1994 une version Turbo S censée se vendre à 50 exemplaires : dopée par un turbo KKK, la Turbo S passe à 305 ch pour des performances ahurissantes… Mais restera l’un des plus cinglant échecs de Porsche, avec 16 exemplaires construits, et seulement 14 de vendus ! La malédiction 968 on vous dit !

La 968 Turbo S: un bide monumentalLa 968 Turbo S: un bide monumental 968 06 Turbo S

Non vraiment,quand ça veut pas ça veut pas, et la 968 s’éteindra en 1995 pour laisser sa place à une entrée de gamme bien plus séduisante en 1996 (du moins pour les clients de l’époque) : le Boxster, qui, lui, deviendra un best-seller sans conteste ! Cette même année, Porsche abandonnait la 928, tirant un trait définitif sur les PMA… Définitif ? Pas tout à fait puisqu’en 2003, Porsche lancera le Cayenne qui reprendra forcément l’idée d’un moteur à l’avant : comment faire autrement sur un SUV ?

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Aujourd’hui, la 968 navigue dans les eaux troubles de l’occasion et des vilains petits carnards, la rendant particulièrement accessible pour une Porsche de cette puissance. Bien entendu, il vous faudra supporter les regards courroucés des puristes ou les regards étonnés des pékins (qui ne se souviennent déjà plus de ce chiffre maudit). Mais en échange, vous aurez une vraie voiture de sport, même dans sa version la plus basique (240 ch c’était encore quelque chose à l’époque). En cabriolet (bien plus élégant que les 944), vous ferez sans doute tourner quelques têtes, et le logo Porsche fera toujours son petit effet, le tout pour une facture relativement légère (par rapport à d’autres Porsche). Mais ce n’est que mon avis !

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