MG Maestro Turbo : espèce en voie de disparition !
Bon, quand on parle d’une voiture construite et marketée par le groupe British Leyland, c’est toujours un peu compliqué de s’y retrouver. A fortiori quand on parle d’une version très très rare, et produite à quelques centaines d’exemplaires, la MG Maestro Turbo. Pour mieux comprendre son histoire, il faut revenir aux années 70, quand le groupe British Leyland décide de lancer une paire de voiture pour remplacer l’Austin Ambassador et la Morris Ital (lire aussi : Morris Marina Ital) pour l’une, et les Austin Allegro et Maxi pour l’autre. Ce seront donc deux nouveaux modèles qui mettront une éternité à sortir (l’étude commence en 1975), l’Austin Maestro en 1983, et l’Austin Montego en 1984.
Comme rien n’est jamais simple au sein du groupe anglais, les Maestro et Montego prendront le nom de MG dans leurs versions sportives qui nous intéressent, tandis qu’en 1988, la marque Austin disparaît pour être remplacée définitivement par la marque Rover (voire pas de marques du tout pour la Montego. Trois marques différentes pour deux modèles, c’est suffisant pour déstabiliser des clients qui doivent en outre essayer de s’y retrouver au sein de la gamme, puisque Rover proposer de son côté une 200 qui elle est issue du partenariat avec Honda, et qui s’intercale entre la Maestro et la Montego. Un beau foutoir.
La MG Montego Turbo apparaît, contre toute logique, en 1985Bref, dès 1983, la Maestro reçoit le label MG en proposant une version « sportive », dotée d’un 1600 développant 103 chevaux ! Mais rapidement, la direction s’aperçoit des limites de cette version, qui se vendra pourtant à 15 160 exemplaires en une seule année, et décide de sortir dès 1984 une remplaçante, la MG Maestro 2.0 EFI (115 chevaux) plus à même de lutter face à la Volgswagen Golf GTI ou face au duo Peugeot 205/309 GTI. La Montego quant à elle, récupère dès sa sortie en 1984 cette mécanique en passant sous le blason MG.
La MG Maestro Turbo n’apparaît qu’en octobre 1988, et se vendra péniblement à 505 exemplairesEtrangement, en 1985, c’est la Montego qui reçoit une toute nouvelle mécanique, le 2 litres gavé par un turbo pour offrir 150 chevaux, tandis que la Maestro reste atmosphérique et plafonnée à 115 ch. Etonnant choix de la part du groupe devenu Rover entre temps (vous suivez toujours?). Cette Montego Turbo ne se distingue pas particulièrement d’une Montego 2 litres. Comme aucune logique ne semble guider les pontes du groupe anglais, il sera décidé finalement d’offrir une Maestro Turbo, mais en série limitée à 500 exemplaires (en fait, 505 exemplaires seront produits), 3 ans après la Montego Turbo.
La Maestro Turbo est la seule à recevoir un kit carrosserie signé Tickford !C’est en effet en octobre 1988 seulement qu’apparaîtra la Maestro Turbo qui nous intéresse. Mais si elle nous intéresse plus que sa sœur Montego Turbo, c’est non seulement par sa rareté (comparée aux 7276 ex de Montego) mais aussi par son look enfin débridé. Car la Maestro Turbo s’offre le luxe d’un kit carrosserie spécifique agressif dessinés par Tickford (lire aussi : Tickford Capri Turbo). Les Maestro Turbo étaient fabriquées à l’usine Rover de Cowley puis envoyées chez Tickford à Bedworth pour y recevoir leur fameux kit carrosserie.
Comme toutes les MG Maestro et Montego, les Turbo furent produites jusqu’en 1991. Récapitulons un peu la production : 15 160 exemplaires de la MG Maestro 1600, 32 249 exemplaires de la MG Maestro 2.0 EFI, 34 376 ex de la MG Montego 2.0, 7276 ex de la Montego Turbo et donc 505 ex de la Maestro Turbo (215 rouges, 149 vertes, 92 blanches et 49 noires).
Combien en reste-t-il aujourd’hui ? Sûrement pas beaucoup. Et il sera sans doute beaucoup plus intelligent de s’offrir une Peugeot 309 GTI-16, plus puissante, sûre, et tenant mieux la route (lire aussi : Peugeot 309 GTI-16). Mais comme l’automobile n’est souvent pas une affaire de raison, il peut être malin de préserver l’espèce et de s’offrir cette rare MG Maestro Turbo, symbole des errances du groupe Rover dans les années 80. Et puis après tout, elle porte le blason MG, et a été touchée par Tickford, bref tous les ingrédients pour en faire un collector. A condition de ne pas avoir peur des railleries de ceux qui ne sauront pas reconnaître quelle rareté vous conduisez ! A vous de voir !