Mercedes Classe G : fait pour durer !
Depuis sa sortie en 1979, le Mercedes classe G a été décliné en de si nombreuses versions que je ne vous ferais pas (par flemme et par manque de place) le détail de chacune de ses motorisations. En 35 ans, le G a connu plusieurs vies (une première très 4×4, une seconde plus bling bling) et, quasiment inchangé tout au long de sa carrière (mis à part quelques parcimonieux restylages) va devenir une icône sans pour autant rivaliser totalement avec son seul rival à l’époque : le Range Rover.
Si aujourd’hui le SUV (sport utility vehicule) a intégré le monde du luxe (Porsche Cayenne en tête), dans les années 80, seuls deux tout-terrain jouaient cette carte-là : le Range, initiatieur du concept, rejoint petit à petit par le G, qui de véhicule militaire, devint véhicule de luxe. Cette évolution lente mais inexorable du G se mesure aujourd’hui en comparant un modèle du début des années 80 à un modèle des années 2000. Le premier sent bon l’utilitaire, et sa cousinade avec le Peugeot P4 saute immédiatement aux yeux (lire aussi : Peugeot P4). Le second sent le pétrodollar et la surabondance d’équipements.
Lors de sa sortie en 1979, le classe G est disponible en 4 versions : 3 portes, 3 portes bâché, 5 portes et fourgon tôlé, preuve de la vocation utilitaire de la gamme. D’ailleurs, le G ne cache pas ses origines militaires. Car son développement (mené conjointement par l’autrichien Steyr-Puch qui le commercialise aussi sous le nom de Puch G et par Mercedes) répondait à l’origine à une commande du Shah d’Iran pour en équiper son armée. La révolution iranienne stoppa un temps le projet, ressorti des cartons pour répondre à un appel d’offre de l’armée allemande, puis, en collaboration avec Peugeot, au renouvellement des Jeep Willys de l’armée française.
On est à l’époque loin du luxe, et sa version civile ne cherche pas autre chose que répondre à une demande utilitaire et professionnelle. Mais voilà, le succès aidant, le G est devenu ce roi de la frime et de l’outrance, notamment dans ses versions AMG. Pensez-donc, quel écart entre le 4 cylindres à carbu de 90 ch des débuts et les V8 et V12 d’aujourd’hui, allant jusqu’à 612 ch pour le G65 AMG V8 !
L’évolution de l’équipement suivra la même tendance, passant d’un intérieur rudimentaire, sans superflu, à une surenchère mêlant cuir et équipements high tech. Les prix ont d’ailleurs suivi une courbe vertigineuse : le 230 GE de 1980 coûtait 88 935 F (ce qui était déjà cher quand on pense qu’une Peugeot 604 STI V6 coûtait 81 500 F), tandis qu’aujourd’hui,la gamme G débute avec le G350 Bluetec à 88 600 euros !! Je ne parle même pas du G65 AMG qui atteint des sommets à 268 000 euros.
Rassurez-vous, il est possible de s’acheter un G pour beaucoup moins cher que cela. Mais pour ce prix là, il s’agira des versions basiques des années 80. Cela dit, ce sont sans doute ces versions qui sont les plus intéressantes, puisque le G de cette époque est encore ce pur 4×4 aux capacités de franchissement excellentes qui est devenu une référence dans ce domaine. Sachez enfin qu’une version militaire a été aussi fabriquée en Grèce (lire aussi : Mercedes G Grec).