Mercedes-Benz 560 SL : « ma première Mercedes », il était temps.
L’envie d’anciennes, chez CarJager, on sait ce que c’est. En revanche, l’embarras du choix peut être troublant. Surtout si l’on a attendu pour s’offrir ce dont on a envie. Tout d’abord, il faut se donner l’autorisation de succomber à la tentation ; ensuite, il faut régler les problèmes de “culture familiale”— ce qui revient à se demander si l’on peut permettre une telle indulgence envers soi-même.
Pour notre “happy client”, la question n’était pas si simple. Pour Georges, il n’était pas question de « rouler avec des automobiles comme ça. C’étaient des autos de “nouveaux riches” ». Mais si l’on veut une ancienne fiable, esthétiquement réussie, confortable et bien roulante, avec un “vrai” moteur et, par-dessus le marché, correspondant à celle dont on a toujours rêvé, peut-être faut-il justement y succomber. « À mon âge, je fais ce dont j’ai envie ! »
La Mercedes R107 était le modèle de sport qui a suivi la tradition établie par sa célèbre devancière des années 1950 et 1960, la 300 SL, construite successivement en coupé “papillon” puis en roadster. Avec des motorisations variées, la SL R107 a été construite de 1971 à 1989, toujours sous la forme d’un cabriolet biplace avec hardtop — dans la nomenclature Mercedes, le “R” signifiait “roadster”. Georges a fait appel à l’équipe de CarJager pour établir le cahier des charges de son ancienne idéale. À l’issue de cette réflexion, c’est ce modèle qui s’est imposé. « Avec ce que vous décrivez, c’est le roadster R107 qu’il vous faut » lui affirme-t-on. Et le choix de celle-ci ? « J’ai vu des photos. J’ai trouvé le truc intéressant. Je la trouvais très jolie. L’ensemble rouge-beige, ça va bien avec cette auto. En fait, il y a une certaine convivialité. On voit la sympathie dans le regard des gens que l’on croise à son volant. »
Mercedes est réputée pour la qualité de ses 6 cylindres en ligne mais aussi, bien sûr, pour ses V8. Le marché américain a imposé l’usage de cette architecture et la voiture de Georges est justement un modèle “USA” de la dernière série, la 560 SL avec son V8 de 5,5 litres, qui n’a été fabriquée que pendant les trois dernières années d’existence du modèle. Les R107 ont connu les V8 en 3,5 litres, 3,8 litres, 4,2 litres, 4,5 litres, 5 litres et 5,5 litres. Ce dernier, d’une cylindrée exacte de 5 547 cm3, était principalement destiné au marché nord-américain mais était disponible également au Japon et en Australie, et pas du tout en Europe. Georges a choisi de remplacer les pare-chocs d’origine par les modèles des versions européennes, plus fins et beaucoup plus élégants. Cette petite touche “à la française” restitue l’équilibre de ses lignes à la voiture.
« Elle possède un équipement exceptionnel pour l’époque. Son gros moteur tourne rond et tout en souplesse. Elle est confortable. Ça me procure le vrai plaisir de la conduite. Et j’adore ses chromes qui brillent. La taille des chromes, c’est sympa. Et sa calandre est très élégante. J’adore aussi sa clé de contact noire avec sa tache rouge au milieu. C’est “so kitsch”. »
La voiture de Georges aurait pu être celle de Bobby Ewing. Durant la dixième saison de la célèbre série américaine, Dallas, Bobby conduisait en effet ce même modèle, la 560 SL rouge avec son intérieur en cuir beige clair, exactement comme la voiture de notre reportage photo. C’est quand même un sacré clin d’œil à la série télévisée, ce roadster de Stuttgart que Georges a choisi. Le nec plus ultra du luxe et de la réussite outre-Atlantique au cours des années 1980 n’est pas de trop pour flâner sur les bords de Loire et pour explorer la campagne avoisinante. L’agrément de la balade est entier derrière son volant. Georges a même trouvé le moyen de la prêter pour un mariage. On se demande quelle famille ne mérite pas cela… « Comme ma Mercedes, l’amour est increvable. Ça demande juste un peu d’entretien. »
Texte : Daniel Brooks
Photos : Aimery Dutheil