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Holden Marylin : quand la Monaro enlevait discrètement le haut

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 01/11/2017

Pour le commun des mortels européen, la marque australienne Holden est en soi un mystère, une incongruité automobile qui a réussi à perdurer avec des modèles spécifiques jusqu’à cette année, date à laquelle General Motors, dans un souci de rationalisation et de diminution des coûts, a décidé la fin des modèles purement australien. A partir d’aujourd’hui, et des dernières Caprice, Commodore ou Ute produites, Holden ne sera plus qu’un badge sur des modèles Opel (jusqu’à quand, la firme allemande ayant été vendue au groupe PSA) ou Chevrolet.

Au milieu des années 2000, Holden n’imaginait pas perdre sa prérogative et construisait toujours des bagnoles bien à elle, notamment le coupé Monaro, dont elle tenta d’imaginer un dérivé cabriolet. Dénommé Marylin, cette découvrable resta cachée pendant deux ans, avant d’être présentée au public au milieu de nombreux autres concept-cars en 2004. Pendant 2 ans, Marylin resta un mystère, un serpent de mer dont on connaissait l’existence sans en avoir vu la queue. Voici sa petite histoire.

Tom Walkinshaw, au début des années 2000, est encore un gars qui compte dans le monde de l’automobile. Si son heure de gloire était passée depuis belle lurette, avec la fabuleuse XJ220, Tom continuait à assurer en produisant pour Renault la Clio V6 1ère génération (lire aussi : Renault Clio V6) tout comme, dans la même usine, la Volvo C70 (lire aussi : Volvo C70).

Justement, cette C70 était la preuve d’une certaine compétence dans le domaine du cabriolet. En outre, Tom Walkinshaw et TWR portaient une certaine affection à l’Autralie en développant (en partenariat avec Holden) la fameuse « marque » HSV (Holden Special Vehicle), sorte d’AMG sauce kangourou. Bref, c’est tout naturellement vers TWR que le board de Holden se tourna pour réfléchir à une déclinaison cabriolet de son coupé Monaro (aussi vendu en Angleterre sous la marque Vauxhall).

L’opération se fit dans le plus grand secret en 2002. On préleva sur la chaîne un coupé Monaro (étrangement, en conduite à gauche, LHD, sans doute parce que Holden songeait bien « revendre » le concept aux marques sœurs américaines, Pontiac, par exemple), qui partit sur le champs chez TWR Engineering pour une ablation du toit, un renforcement carrosserie (pour la rigidité), et une belle capote en toile ressemblant à s’y méprendre à celle du cabriolet C70 (tant qu’à faire).

L’idée n’était pas de créer un show car, mais bel et bien d’évaluer le marché, les coûts et le potentiel d’un tel modèle dans la gamme Holden (ou pour toute autre marque du groupe GM capable « d’assimiler » un cabriolet Monaro, Vauxhall ou Pontiac). Malgré un investissement de 2 millions de $ australiens, les financiers finirent par se convaincre qu’un tel modèle serait un gouffre (surtout sans le soutien de GM et une potentielle carrière à l’export). Malgré son nom sexy de Marylin, elle ne sera jamais validée, et restera secrète jusqu’en 2004.

La Holden GTR-X Concept de 1970 fut présentée en 2004 aux côtés de la Marylin

Cette année-là, au Sidney Motor Show, Holden présenta près d’une vingtaine de concepts dont la très belle GTR-X de 1970, et cette jolie Marylin pourtant restée lettre morte : enfin, la rumeur se confirmait, il y avait bien eu une tentative de Monaro Cabriolet. Sans aller jusqu’à dire que c’était la voiture du siècle (elle sublimait juste un dessin assez classique, le Monaro ne brillant pas par son originalité), c’était un bel objet. Alors bien sûr, elle risquait d’être un gouffre économique, et le board eut raison de ne pas la mettre en production, surtout à cette époque où produire un tel modèle coûtait plus cher qu’aujourd’hui (on maîtrisait mal les petites séries), mais comme tout bagnolard qui se respecte, on aurait eu envie de la voir en concession.

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