YOUNGTIMERS
AMÉRICAINE
BUICK

Buick Roadmaster Estate Wagon : allure bourgeoise et coeur de Corvette

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 29/01/2018

Les trentenaires ou quadras français ont été élevés à coup de séries américaines plus ou moins haut de gamme, et pour beaucoup d’entre nous, l’image de l’Amérique s’apparente aux suburbs, aux maisons en bois identiques, et au break « à l’américaine » garée devant le panier de basket. Ces séries familiales, dont la plus emblématique était sans doute « Huit ça suffit » (Eight is enough), nous présentaient un style de vie exotique et attirant, et d’étranges Station Wagon aux panneaux de bois si charmant ! Cette image d’Epinal bien ancrée dans nos têtes a sans doute expliqué pourquoi certains d’entre nous sont tombés sous le charme quelques années plus tard de l’étonnante Buick Roadmaster Estate Wagon, mais pas seulement.

L’Electra Station Wagon, le prédécesseur de la Roadmaster

Malgré le succès des vans (l’équivalent du monospace) tels que le Chrysler Voyager, ou plus tard le Pontiac Trans Sport (lire aussi : Pontiac Trans Sport), les américains ont toujours gardé un certain penchant pour le break familial, et chez Buick, on maintenait dans la gamme l’Electra Station Wagon avec bien entendu ces fameux panneaux en (faux) bois. Mais au début des années 90, la marque décida de donner un coup de jeune à ce créneau en exhumant un nom mythique pourtant disparu depuis 1958, Roadmaster (maître de la route, excusez du peu).

En règle général, le break dérive de la berline. Dans le cas de la Roadmaster, ce fut l’inverse. Lancée en 1991, la version Estate Wagon qui nous intéresse fut lancée un an avant son dérivé « Sedan ». Basée sur la plate-forme GM B-body, dite « full size » et destinée à la propulsion, la Roadmaster se présentait alors comme la plus grande Buick de la gamme, devant la fameuse Park Avenue importée en France (lire aussi : Buick Park Avenue). Ce break familiale pouvant emporter jusqu’à 8 passagers grâce à une 3ème banquette dans le coffre offrait de série la décoration « bois » et le toit panoramique : les enlever était en option, mais quel dommage de se passer de cette distinction « woody ».

La version « Sedan » sortira un an plus tard que l’Estate Wagon

A l’origine, il s’agissait d’un placide break (et d’une placide berline), avec certes un V8 de 5 litres la première année (170 ch) puis 5.7 litres l’année suivante (180 chevaux), mais à partir de 1994, la Roadmaster, tout en gardant son look « familial et discret » s’offrait un moteur de feu : le LT1 de 5.7 litres issu de la Corvette et retravaillé pour développer une puissance plus modeste, certes, mais de 260 chevaux tout de même. Pour ceux qui voulait en mettre plein la vue, il y avait la Chevrolet Impala SS dotée du même moteur et du même châssis (lire aussi : Chevrolet Impala SS), mais pour ceux qui, malgré une famille nombreuse, désiraient surprendre au feu rouge, un Roadmaster Estate Wagon woody faisait parfaitement l’affaire dans le genre « sleeper ».

Bien entendu, il ne s’agissait nullement d’une sportive, mais avouez qu’avoir un break passe-partout avec un cœur de Corvette, ça devait valoir son pesant de cacahuètes ! Une grande péniche comme cela n’aimait sûrement pas les virages, mais imaginez la joie du jeune permis de la famille surprenant ses copains en emmenant au Drive-In sa copine bien plus rapidement que ses copains. Merci Papa !

Construite à Arlington, dans le Texas, la Roadmaster Estate ou Sedan ne sera produite que pendant 6 ans, de 1991 à 1996, pour un total de 225 455 unités (laissant sa place aux 4×4 et SUV qui commençaient à cartonner outre-Atlantique). Dans le lot, environ 57 000 Estate Wagon furent fabriquées, mais seulement approximativement 20 000 dotée du fameux moteur LT1. Autant dire que 22 ans après la dernière voiture tombée des chaînes, il ne doit plus en rester des masses, ce qui renforcera son côté collector. Jamais importée en Europe, il s’agit véritablement d’une pure américaine, qu’on ne trouvera que là bas.

Le carrossier Limousine Werks, basé dans l’Illinois, dérivera de la Sedan des limousines classiques comme l’Amérique les aime, mais s’attaquera aussi à l’Estate Wagon, proposant une étonnante version à 7 portes (6 latérales plus le coffre). Une version qui sera forcément très dure à trouver.

Carjager vous recommande

undefined
Buick Park Avenue : un parfum d'Amérique !
Je ne suis pas un fou furieux des voitures américaines, et sans doute qu’au moment d’acheter une bagnole, mon cœur penchera rapidement vers une européenne. Mais j’avoue qu’au plus fort de ma passion automobile (à la fin de mon adolescence, ce moment où l’on a envie de tout lire, de l’Auto Journal à Option Auto, en passant par Auto Hebdo, Sport Auto ou le Moniteur Automobile), j’avais eu un certain coup de cœur pour la Buick Park Avenue.
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 22/01/2016
Lire la suite

Vendre avec CarJager ?