Buick Park Avenue : un parfum d'Amérique !
Je ne suis pas un fou furieux des voitures américaines, et sans doute qu’au moment d’acheter une bagnole, mon cœur penchera rapidement vers une européenne. Mais j’avoue qu’au plus fort de ma passion automobile (à la fin de mon adolescence, ce moment où l’on a envie de tout lire, de l’Auto Journal à Option Auto, en passant par Auto Hebdo, Sport Auto ou le Moniteur Automobile), j’avais eu un certain coup de cœur pour la Buick Park Avenue.
Si jusqu’alors j’avais en mémoire les berlines un peu carrées crissant des pneus sur des suspension ultra souples dans des feuilletons pas toujours dignes d’intérêt, la Park Avenue, elle, semblait être d’une autre trempe. Une américaine, une vraie, mais qui semblait (à mes yeux d’apprenti bagnolard) avoir évolué dans le bon sens, tentant de prendre le meilleur des States (grandeur, confort, équipement pléthorique ainsi qu’un certain standing) et de l’Europe (une design réussi, des moteurs brillants, une certaine tenue de route).
C’était du moins l’impression que j’avais car, avec le recul, je me suis aperçu qu’elle utilisait la plate forme C de General Motors, introduite en 1985 sur les Cadillac Fleetwood, une caisse fleurant bien l’Amérique ! Et vue la taille de la Park Avenue, ce n’était pas la peine de l’imaginer à fond les ballons sur des petites routes montagneuses des Alpes. La Park Avenue est donc une vraie américaine, toute en souplesse de suspension, adaptée aux longues lignes droites des roads US plus qu’aux petites départementales françaises. Cela n’empêchera pas GM de la proposer dans l’Hexagone comme ailleurs en Europe.
C’est l’une des raisons qui fit qu’elle me marquât : on pouvait s’en offrir une à Paris, pour un tarif relativement correct par rapport aux équivalents européens. Parue en 1991 aux Etats-Unis, la Buick offrait sous une robe élégante (capable d’emmener jusqu’à 6 passagers) un gros moteur (du moins vu de France) : un V6 de 3,8 litres qui, en atmo, offrait 170 chevaux. Rapidement, une option « supercharged » vint compléter l’offre, avec 205 chevaux. Dès 1992, la version à compresseur, dénommée Ultra, devenait un modèle à part entière. Le V6 atmo passera lui aussi à partir de l’AM 95 à 205 ch, alors que l’Ultra était passée à 225 chevaux dès 1994 !
La version Ultra se distingue par son Turbo et quelques détails esthétiques !Voilà c’est dit : une Buick Park Avenue peut être une placide berline, mais dans sa version Ultra (jamais importée en France), on s’approche de l’idée que je me fais de la voiture qui cache bien son jeu. La Buick Park Avenue Ultra, c’est en quelque sorte l’initiatrice d’un genre que Chevrolet suivra avec son Impala (lire aussi : Chevrolet Impala SS) ou bien Lincoln ensuite avec la Marauder (lire aussi : Mercury Marauder). Avec la deuxième génération de Park Avenue, parue en 1997, les Ultra gagneront un physique encore plus reconnaissable, mais j’en reparlerai sans doute plus tard.
Une autre Ultra !La Park Avenue sera d’abord fabriquée à Wentzville dans le Missouri, puis à partir de fin 1994 à Flint, dans le Michigan. Au total, ce seront 289 453 exemplaires qui sortiront des chaînes pour cette première mouture, dont environ 50 000 versions Ultra. Chose étrange, les ventes resteront relativement stable tout au long de sa varrière, tournant entre 50 et 60 000 ex par an. Chiffres confirmés ensuite pour les premiers modèles de la Park Avenue Mk2. Malgré la volonté de GM d’exporter le vaisseau amiral de Buick, ces ventes seront anecdotiques, avec seulement 10 396 exemplaires vendus hors de l’Amérique du Nord.
Autant dire que les Park Avenue ne sont pas si courante que cela en France. Mais pas introuvables. Si j’avais été adulte et riche en 1994, j’aurais sûrement choisi une BMW série 7 plutôt qu’une Park Avenue, mais au prix où on les trouve aujourd’hui, la question peut se poser autrement. Car avec cette Buick, c’est un petit peu d’Amérique, d’originalité, de décalage total, comparé à cette béhème passée par toutes les cases de l’occasion, servant même de caisse à dealer ! Chacun ses choix, mais j’avoue que ne me laisse pas indifférent, et qu’elle trouve tout à fait sa place dans ma collection virtuelle !