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Xedos 6 : l'échec du luxe selon Mazda !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 24/02/2015

Au début des années 1990, Mazda casse la baraque en Europe et ailleurs avec son interprétation moderne du roadster à l’anglaise, la MX5), et se présente comme une alternative intéressante sur le marché, avec des propositions amusantes comme la 121 à toit découvrable, ou la Mazda MX3 dotée d’un minuscule V6 de 1,8 litres de cylindrée. La marque d’Hiroshima joue à fond la carte du « bio-design » et gagne en notoriété. Mais elle reste marginale par rapport à ses compatriotes Toyota, Honda ou Nissan. Et si Mazda a frappé un grand coup avec la MX5, elle reste à la traîne dans le haut de gamme (sa 929 est antédiluvienne) que les japonais investissent pourtant d’une manière plutôt originale en créant des labels premiums.

X6 04

Toyota ouvrira le bal avec Lexus, bientôt suivi par Honda (Acura) et Nissan (Infiniti). Pour Mazda, pas question de rester à quai : il lui faudra aussi son label « luxe ». Hors du Japon, ce sera donc Xedos. Contrairement à ses compatriotes, Mazda fera le choix de proposer une berline plutôt compacte, la Xedos 6, en 1991. On est loin du gigantisme d’une Lexus LS400. Il s’agissait cependant d’une première pièce d’un puzzle qui restera malheureusement inachevé.

X6 02

C’est en 1991 donc qu’est présentée la Xedos 6, commercialisée l’année suivante. Cette voiture concurrente des Saab 900, BMW Série 3 ou Mercedes 190E tente de refaire le coup de la MX5 : un look d’anglaise (un petit air de Jaguar) ramolli par le bio-design cher à Mazda. Mais si la recette marchait pour le petit roadster japonais, c’était pour le coup moins réussi sur la nouvelle berline Xedos. Bien sûr, elle ne manquait pas d’une certaine élégance, mais avouons le, ça manquait de muscles apparents. La faute sans doute à des rondeurs trop marquées !

http://www.autogaleria.hu -

Sous le capot, Mazda fait le choix d’un petit V6 de 2 litres seulement, développant 144 chevaux. Un choix étrange puisque la 626 reçoit dans le même temps un V6 2,5 litres de 165 ch ! Mazda avait sans doute un temps d’avance dans le downsizing (mais avoir raison trop tôt n’est jamais bon). A l’intérieur en tout cas, la part belle est faite au luxe (du moins dans sa version la plus haut de gamme SSP), avec sellerie cuir et boiseries. Au Japon, la Xedos 6 s’appelle Eunos 500 et est intégrée à la gamme Mazda : elle reçoit une palette de motorisations plus large, avec un 4 cylindres de 1,8 litres et 138 ch.

X6 05

La gamme Xedos devait se décliner vers le haut. En 1993 apparaissait une Xedos 9 plus statutaire encore (en 1995 seulement en France), toujours avec le V6 2 litres, mais aussi le 2,5 litres plus puissant. Une Xedos 12 à 8 cylindres devait parachever la gamme, mais elle restera aux oubliettes devant l’insuccès des Xedos. La Xedos 6, produite de 1992 à 1999, ne sera fabriquée qu’à 72 000 exemplaires (en incluant les Eunos 500 japonaises), et seuls 1873 exemplaires trouveront preneurs en France, et ce malgré l’introduction d’un 4 cylindres 1,6 litres de 107 ch !

La version japonaise de la Xedos 6, l'Eunos 500La version japonaise de la Xedos 6, l’Eunos 500

L’échec de la Xedos 6 est compliqué à analyser : manque d’image sans doute, ligne trop originale et trop sage en même temps, absence de motorisations diesels pour l’Europe, et ce malgré des qualités indéniables ! En effet, il ne faut pas trop se fier à son look mollasson : la Xedos 6, dans sa définition SSP V6 2 litres, est un choix intéressant et original.

X6 06

Surtout, aujourd’hui, elle ne vaut plus grand chose sur le marché de l’occasion. A ce prix là, vous entrez dans le monde du luxe, du V6, de la fiabilité (son grand point fort), tout en restant économique (7 litres au 100 selon le constructeur). A vous de voir, mais cette Xedos 6 n’est décidément pas dénuée d’intérêt !

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