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Vector

Vector : le rêve américain

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 10/03/2014

En décembre 1993, l’excellent film « Soleil Levant », avec Sean Connery m’avait marqué à plus d’un titre. Il fut pour moi l’occasion d’embrasser une très jolie fille, et de voir en action une Vector W8 dite « twin turbo » pour la première fois (lors d’une course poursuite, la dite Vector sera détruite).

Vector fût fondée en 1989 par Gerald Wiegert, mais le prototype W2 qui donna naissance ensuite à la W8 fut présenté en 1980. Il fallu 9 ans à Wiegert pour réunir l’argent nécessaire à la mise en production de sa super-car américaine inspirée de l’aéroautique (utilisation de matériaux issus de l’aviation, look « furtif » façon Lockheed F117). C’est l’appel aux fonds publics qui permettra de financer l’entreprise (et qui provoquera sa perte, on le verra un peu plus loin), et de lancer la fameuse W8.

Celle-ci était équipée d’un V8 Chevrolet modifié, de 5,7 litres de cylindrée (350ci), doté de deux turbos, et développant 650 chevaux. Si aujourd’hui de nombreuses supercars dépassent allègrement cette puissance, pour parfois atteindre 1001 ch (Bugatti), voire 1300 (Koenigsegg), à l’époque c’était vraiment un sacré troupeau de canassons qui permettait d’atteindre les 354 km/h. Son look « particulier » et ses performances supposées étaient faits pour attirer les stars américaines.

Le premier client fut le prince Saoudien Khalid. On dit qu’André Agassi, la star du tennis américaine, commanda lui aussi une W8. La légende dit qu’excité à l’idée de conduire son bolide, il pressa la jeune société d’aller le plus vite possible, bien que les W8 soient fabriquées à la main. Il prit livraison de son véhicule sans avoir laisser le temps aux équipes de Vector de finaliser la voiture, et bien entendu, ce qui devait arriver arriva : elle lâcha, et Vector remboursa Agassi.

EDIT: Cette anecdote n’était bien qu’une légende (lire l’article: Vector et la légende Agassi)

De manère générale, les W8 connurent des problèmes de fiabilité qui ternirent sa réputation, surtout qu’on attend la perfection d’une voiture qui coûtait en 1990 près de 490 000 $. Si l’on excepte les prototypes, 17 W8 furent construites.

En 1993, les ennuis continuent pour Gerald Wiegert. Il perd le contôle de son entreprise après que la holding bermudienne MegaTech eut racheté la totalité des actions disponibles sur le marché. Wiegert fut viré, la société déménagea de Californie vers la Floride, et la M12 fut présentée au public en 1994.

MegaTech était la société d’investissement du fils du président indonésien Suharto, et qui avait racheté à Chrysler en 1993 la firme italienne Lamborghini (à lire sur ce sujet : Lamborghini Latinoamerica). C’est donc en toute logique qu’on trouve sous le capot de la M12 un V12 5,7 litres de 492 ch. La production commença en 1995, pour s’achever en 1999 : 14 modèles furent construits, mais Vector n’a plus d’argent, à tel point qu’en paiement des moteurs, Lamborghini, racheté en 1998 par Audi, saisira une W8.

Car8_M12

La période Suharto s’acheva par la revente à American Automotive, qui rappela Wiegert. Mais Vector avait perdu son aura. En 2006, un prototype, la WX8, fût présenté, dont le V8 de 10 litres pouvait selon Wiegert atteindre 1850 chevaux. Mais depuis, aucune nouvelle de ce modèle sensé faire de l’ombre aux Bugatti, Koenigsegg, Pagani et autres super cars.

Plus d’informations sur : Vector Motors

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PAUL CLÉMENT-COLLIN - 23/03/2018
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