TVR T350c : un coupé anglais pour pilotes avertis !
Au chapitre des marques disparues et regrettées, on trouve en bonne place celle de Blackpool, la très british TVR (lire aussi : TVR Griffith). Après avoir crevé le plafond dans les années 90 avec ses Griffith ou Chimaera, TVR avait pêché par orgueuil en voulant développer ses propres moteurs à 6 et à 8 cylindres. Mais produire un moteur coûte cher, très cher, surtout quand celui-ci s’avère manquer de fiabilité : cette aventure coûta sans doute la vie à la petite marque britannique !
Dommage car les derniers modèles de TVR s’avèrent être spectaculaire à tous points de vue. J’en veux pour preuve cette superbe T350c qui illustre cet article ! Ouvrez bien vos yeux messieurs dames car cette voiture est rarissime, du moins sur le continent. Produite entre 2002 et 2006 à 300 exemplaires environ, il n’y en aurait que 4 en circulation en France, et 6 en Suisse. Il faut dire qu’elle est quasiment impossible à immatriculer à moins de ruser un peu ! D’ailleurs, ce petit bolide (disponible en coupé T350c et en targa T350t) n’est disponible qu’en conduite à droite.
Bien que sa première sortie date d’il y a 13 ans, on ne peut qu’être ébahi par sa ligne totalement improbable, surprenante et pourtant tellement belle ! Long capot, cul rebondi, toute en rondeurs et en muscles, la TVR 350c est belle à se damner. J’ai la chance de connaître le propriétaire de cette bête qui avoue être totalement conquis par ce petit bolide anglais, après avoir goûter longtemps à l’excellence des châssis français de chez Venturi.
Car si le Speed 6 a tué TVR, c’est aussi le point fort de cette voiture une fois qu’il a été fiabilisé. Car il faut tordre le cou aux légendes : une TVR peut être fiable, à condition d’avoir fait passer son moteur entre les mains des sorciers de TVR Power qui s’est fait une spécialité de la reconstruction des moteurs TVR (moyennant 4500 livres environ). Une fois cet upgrade effectué, le 6 en ligne passe de 3,6 à 4,3 litres pour 350 ch (voire 4,5 litre et 400 ch dans une version Supersport), mais surtout il s’avère tout à fait utilisable et fiable ! Les propos de Philippe, son propriétaire, sont éloquents : « Le bruit du moteur avec échappement d’origine est fabuleux, rauque en bas et metalique en haut. Il n’a aucune inertie. Quand tu accélères au point mort il redescend aussi vite qu’il est monté ».
A l’intérieur, c’est cosy comme une anglaise, tout en cuir ! Il y a même un auto-radio, mais est-ce vraiment nécessaire ? Les vocalises du Speed 6 valent à elles seules toutes les chansons du monde. De toute façon, comme le dit Philippe, « cette TVR est pointue, avec un comportement sauvage et non aseptisé ». Autant dire qu’elle est réservée « aux vrais pilotes, pas aux frimeurs ». Si vous vous retrouvez dans la première catégorie, il peut être tentant de céder aux appels de phares de cette 350c. Bien sûr, il vous faudra en trouver une à vendre, ou bien tenter une Réception à Titre Isolé après avoir trouvé la perle rare en Angleterre. Il vous faudra débourser au moins 30 000 euros pour vous l’offrir, sans compter le passage indispensable chez TVR Powers si ce n’est déjà fait.
Quand je vois l’un des plus grands passionnés de Venturi aussi enthousiaste pour ses deux anglaises (oui, il a aussi craqué pour une Chimaera plus facile au quotidien), je me dis que ces voitures doivent vraiment avoir quelque chose de particulier. Rouler en TVR, c’est vraiment prouver sa différence, et montrer au monde sa singularité. Connue uniquement des amateurs avertis, elle fera tout de même retourner toutes les têtes ! Et puis il s’agit de la dernière TVR de l’ère Peter Wheeler, avant que la marque ne tombe dans des escarcelles russes.