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Stutz : la voiture du King himself

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 20/04/2014

Aux Etats-Unis, il n’y a pas que les « big three » que sont GM, Ford et Chrysler. Une multitude de marques plus ou moins confidentielles, et plus ou moins excentriques, existent ou ont existé tout au long du siècle dernier.

L’une des particularités du marché automobile américain, c’est la place qu’il laisse aux automobiles les plus délirantes, particulièrement celles que l’on nomme les « néo-classiques », dont les plus connues sont Excalibur (lire aussi: Excalibur), Zimmer ou Clénet (lire aussi : Clénet). Ces marques s’inspiraient des coupés et cabriolets Mercedes d’avant-guerre. Une autre marque investit ce créneau au début des années 70, avec une inspiration plus personnelle, mais toute aussi excentrique : Stutz Motor Car of America (SMCA).

La Bearcat existe aussi bien en coupé qu’en cabriolet

A l’origine, Stutz est une marque de voitures de sport et de luxe créée en 1911 à Indianapolis, et qui produira près de 35 000 véhicules jusqu’à sa mort en 1935 des suites des contrecoups de la crise de 1929. Lorsque l’ingénieur Virgil Exner fonde sa compagnie grâce aux fonds du généreux banquier James O’Donnell en 1968, il décide d’exhumer ce nom afin de profiter d’une image de marque encore présente dans l’esprit des américains amateurs d’automobiles.

La Blackhawk, premier modèle de Stutz, reprend le nom d’une voiture d’avant guerre

Son premier modèle, la Blackhawck, sort en 1971, et bénéficie d’un grand coup de publicité car son premier client sera tout bonnement le King himself. Le design de ce coupé néo-classique est particulier, mais correspond aux goûts « bling bling » des riches américains désireux d’exhiber leur réussite de façon très voyante, et des stars d’Hollywood jamais en reste pour faire parler d’elles.

La Stutz Diplomatica

Pour concevoir ses modèles, Stutz utilise exclusivement des bases General Motors. La Pontiac Grand Prix puis la Pontiac Bonneville pour la Blackhawk et la Bearcat (qui utilisera ensuite une base de Pontiac Firebird entre 1987 et 1992), la Pontiac Bonneville puis l’Oldsmobile pour les 4 door (Duplex, IV porte et Victoria), la Cadillac deVille pour les limousines Diplomatica et Royale et le Chevrolet Suburban pour les Defender et Bear.

La Royale, construite à 7 exemplaires seulement

Au fur et à mesure de son succès (modeste cela dit), Stutz développe donc sa gamme. Après la Blackhawk, une version cabriolet sortira en 1979 sous le nom de Bearcat (qui sera produite jusqu’en 1992). Dès 1970, des versions « Sedan » de la Blackhawk seront proposées sous les noms de Duplex, IV Porte ou Victoria, et produites jusqu’en 1981. Sur cette base, 7 limousines destinées à l’Arabie Saoudites seront produites sous les noms de Royale ou Diplomatica. Enfin, Stutz développa toujours pour l’Arabie Saoudite 25 exemplaires de la Defender (4×4 doté d’une mitrailleuse) et de la Bear (version découvrable 4 portes de la Defender).

La Stutz IV Porte

Au total, Stultz produira 617 vehicules seulement entre 1971 et 1992, mais dès 1985 les ventes commencèrent à devenir vraiment confidentielles (seule la Bearcat continuera à être proposée après 1984). Rachetée par Warren Liu en 1985, la marque ne réussira jamais à redresser la barre, et s’arrêtera en 1995.

Les Stutz Defender (en haut) et Bear (en bas) n’ont plus rien à voir avec les limousines néo-classiques habituelles

Bien entendu, vous n’aurez aucune chance de trouver une Stutz en France, et même aux Etats-Unis, cela sera difficile vue sa relative rareté. D’où l’impossibilité de vous donner une fourchette de prix. Mais en tout cas il était amusant de vous présenter cette marque si baroque et typique de l’engouement américain pour les véhicules néo-classique dans les années 70 et 80.

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