Peugeot 205 Rallye : du sport, rien que du sport
Au registre des petites sportives sochaliennes des années 80, il n’y a pas que la 205 GTI (lire aussi : 205 GTi). Certes, elle aura dominé le marché et les esprits grâce à son look et à ses moteurs nerveux et puissants, mais une autre 205 marquera les esprits des sportifs : la Rallye. Produite de 1988 à 1992, cette bouillonnante bombinette propose une autre philosophie à une clientèle d’amateurs désargentés.
Contrairement à la GTI, la Rallye n’a rien à faire dans les beaux quartiers. Son équipement est d’ailleurs réduit au minimum : du sport, rien que du sport. Le dépouillement est donc de rigueur, avec une finition plus proche du bas de gamme Junior que de la Gentry (lire aussi: Peugeot 205 Gentry). Mais cette absence d’équipements permet à la Rallye d’afficher le poids plume de 790 kg. Extérieurement, pas de jantes en alliage, mais de simples jantes en tôle peintes en blanc, et de légers élargisseurs d’ailes lui donnent la touche sportive qui la distingue de la gamme civilisée des 205. Un autre détail qui a son importance rappelle qu’on a à faire à une vraie sportive : les 4 bandes rouge/bleu marine/jaune/bleu clair de Peugeot-Talbot Sport (PTS pour les intimes).
Si la 205 Rallye est dépouillée, elle reste un vrai petit jouet, doté des trains roulants de la 205 GTI. Côté moteur, elle s’équipe d’un 4 cylindres de 1,3 litres (afin de répondre aux critères du Groupe N en Rallye) issu de la Citroën AX Sport, mais qui après son passage chez le préparateur Danielson passe de 95 à 103 ch. Ici, point d’injection comme sur les GTI, mais deux carbus Weber « à l’ancienne ». Sa boîte 5 vitesse plutôt courte n’en fait pas la reine de la vitesse de pointe, elle arrive à tenir tête à la GTI 105, et s’approche d’une GTI 115.
Dépouillement, moteur plus petit destiné à l’homologation Groupe N, carburateurs, boîte courte : la philosophie de la Rallye est à l’opposé de la GTI. D’ailleurs son nom en est la confirmation, cette voiture là est destinée à la course et surtout aux rallyes. Accessible (elle coûte en 1990 la modique somme de 75 300 F contre 89 600 F pour une GTI), elle est donc la porte d’accès au sport de l’emblématique gamme 205.
Côté conduite, c’est une GTI avec un côté plus brut, un moteur plus pointu, et un bruit inimitable. Bien sûr elle n’a pas l’aura de sa sœur, mais les connaisseurs apprécieront la Rallye pour ce qu’elle est. L’idéal serait sans doute d’avoir une Gentry pour la ville, une GTI pour rejoindre sa résidence secondaire, et une Rallye pour aller acheter le pain par les petites routes de campagne… Et une CTI pour rejoindre la plage (lire aussi : 205 CTI et consorts).
Produite à 30 000 exemplaires, la Rallye ne connaîtra pas le même succès que la GTI, mais parmi les amateurs de la petite lionne, elle a de nombreux adeptes en étant considérée comme LA vraie sportive. Plus rare que la GTI, elle l’est encore plus aujourd’hui en bon état. De nombreux exemplaires ont été modifiés pour la course, ou tout bonnement abîmés par une utilisation un peu trop « rude ». Difficile donc aujourd’hui d’en trouver un bel exemplaire en parfait état.