Peugeot 505 Coupé et Cabriolet : "Ohé Ohé 505 abandonnées"...
Peugeot a quitté les USA en 1991, sans avoir réussi à percer. A cette date, la firme sochalienne lance en France la 605, et renonce à s’obstiner sur le marché américain, après avoir échoué avec la 504 puis la 505 et la 405. Peugeot Motors of America (PMA) ferme donc cette année-là, et abandonne dans l’aventure ses projets d’adaptation au marché américain, si spécifiques. Pourtant, d’autres constructeurs européens ont réussi à s’installer durablement en jouant d’une image bourgeoise et décalée (Audi, Volvo, Volkswagen) ou luxueuse (Mercedes, BMW). Mais Peugeot préfère quitter le navire !
Peugeot était un peu « le cul entre deux chaises », avec ses modèles ni « vraiment américains », ni vraiment « décalés ». Pourtant, la direction de PMA sent bien que la vaillante 505 n’a besoin que d’un peu de sex appeal pour arriver à séduire la classe moyenne US. Difficile, lorsqu’on équipe la ville de New York en taxis jaunes (Peugeot remporta un contrat avec la ville New York au milieu des années 80), de séduire une clientèle aisée et désireuse d’afficher (discrètement) sa réussite.
La ligne du coupé 505 est particulièrement réussiePMA a donc cette intuition qu’un rien suffira à changer la donne, et décide alors d’étudier la piste d’un coupé et d’un cabriolet, plus en phase avec les habitudes américaines. Même Volvo s’y était mis avec sa 780, alors pourquoi pas Peugeot ? En 1979, Peugeot avait déjà songé à un dérivé coupé de sa 505, mais esthétiquement peur réussi. En 1983, la société Cars & Concept, sur un cahier des charges de Peugeot Motors of America, réalise donc deux prototypes uniques, un coupé, et un cabriolet, sur la base de la vénérable 505. Mais il faut croire que la réputation de prudence et de rigueur protestante des Peugeot n’est pas usurpée, et le projet est retoqué. Il n’y aura pas de déclinaison exotique de la 505. La 405 n’arrivera jamais à trouver sa clientèle non plus, et le diesel, point fort de Peugeot n’a jamais été un argument valable aux « States » en ces années 80.
Ces deux beaux prototypes sont pourtant la preuve que la ligne de la 505, pour discrète qu’elle fut, était réussie. En cabriolet comme en coupé, la ligne est allégée, tout en respirant une certaine classe, ce charme des gens cossus et bien nés. Pourtant, ils faillirent tomber totalement dans l’oubli, et seule la présence d’esprit d’un salarié permettra leur rapatriement en France au moment de la fin de Peugeot Motors of America en 1991. Un peu plus et ces deux spécimens restaient à quai à New York, abandonnés par ces frenchies qui décidément ne comprennent rien à l’automobile aux Etats Unis.
Ouf, sauvées in extremis, ces deux voitures sont désormais visibles au Musée Aventure Peugeot, à Sochaux, ou le climat est, il faut le dire, moins adapté pour ce beau cabriolet qui me fait de l’oeil.
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