Mitsubishi J3 : une Jeep à l'ancienne !
En fouillant sur un tout autre sujet, on tombe parfois sur des perles… N’ayant pas encore parlé de Mitsubishi (honte à moi), j’avais une idée en tête (qui viendra prochainement rassurez-vous), et comme d’habitude, je suis parti dans une toute autre direction.
La Jeep est d’une certaine manière dès le départ « conçue » pour être « multi-marque ». Issue de la compétition entre Ford et Willys pour fournir l’armée américaine en véhicules légers tout-terrain, elle sera finalement construite par les deux constructeurs malgré sa conception « Willys » : effort de guerre oblige ! Elle équipera toutes les forces alliées (même les soviétiques l’utilisèrent), et après-guerre, elle sera produite sous licence partout où le besoin se faisait sentir. En France, c’est Hotchkiss qui s’en chargera, fournissant l’armée française essentiellement (et quelques administrations ou grandes entreprises). Au Japon, c’est Mitsubishi qui se chargera de produire des Jeep pour l’armée.
Dès la fin de la guerre, Willys-Overland, propriétaire des droits de la Jeep, lance une version civile, la CJ (Civilian Jeep) : le modèle CJ2 d’abord, puis CJ3 à partir de 1948. Mitsubishi pense aussi, de son côté, qu’une version civile se vendrait au Japon. Elle lancera alors, toujours sous licence et en CKD (kits livrés des USA) la Mitsubishi J3. Après la J1 (53 exemplaires construits pour l’équivalent de l’ONF au Japon) puis la J2 (500 exemplaires destinés aux Forces d’auto-défense japonaise), c’est la « vraie » version civile qui sort en 1954.
Vous me direz qu’il n’y a rien de très original à ce qu’un constructeur produise sous licence une Jeep dans les années 50 ou 60, et vous aurez raison. La vraie particularité de la Mitsubishi J3, c’est sa longévité. Car si la Jeep CJ3 termina sa carrière en 1968 un peu partout dans le monde, passant à des dérivés plus modernes pour au final arriver à la Wrangler aujourd’hui, au Japon, la production resta figée !
Jugez plutôt : que ce soit en version courte ou longue, la J3 restera en production jusqu’en 1998. Une longévité incroyable pour un véhicule conçu et lancé au début des années 40, le tout sans grande modification. Il faut croire qu’il y avait une clientèle puisqu’au total, près de 200 000 exemplaires seront fabriqués par Mitsubishi entre 1954 et 1998. Pas mal l’ancêtre !
Aussi, si vous désirez une Jeep « à l’ancienne », mais relativement neuve et peu kilométrée, peut-être trouverez-vous au Japon votre bonheur, où la J3 pullule en occasion. Inconvénients : la conduite à droite (même est-ce vraiment grave en tout-terrain?) et les coûts de transport et d’homologation d’un tel véhicule. Mais pour celui qui désire une collection complète de ce à quoi peut ressembler une Jeep, l’idée peut être intéressante.