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McLaren F1 : presque parfaite !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 25/02/2015

J’avoue avoir un problème avec les McLaren actuelles : elles sont parfaites, performantes et puissantes, mais je ne ressens rien à les voir. J’en ai croisé une récemment (une MP4-12C) en faisant des photos pour l’Infiniti Q50 dans un parking parisien et elle m’a laissé de marbre. Incroyable !! Cela m’a demandé un peu de réflexion pour comprendre pourquoi cette McLaren ne m’excitait pas, et j’ai fini par me l’expliquer : son aïeule, la F1, m’avait tellement sidéré qu’elle eclipsait encore ses descendantes à mes yeux. Ce n’était donc pas du désintérêt pour cette marque singulière que j’éprouvais, mais de la nostalgie ! (ndlr : cette affirmation a changé depuis que j’ai passé une semaine avec une McLaren, lire aussi : 570GT ).

F1 03

Je sais que le « c’était mieux avant » n’a pas bonne presse, et pourtant ce n’est pas un hasard si le vintage revient en force : on cherche à retrouver son enfance ou son adolescence, et Boîtier Rouge en est la parfaite illustration ! Lorsque la McLaren F1 pointait le bout de son nez au début des années 90, l’automobile me semblait (à tort ou à raison) vivre une ère incroyable. Les nouveautés se succédaient, les marques se créaient ou se recréaient, et l’on vivait un foisonnement de supercars pas encore totalement parfaites comme aujourd’hui. Et c’est sans doute ce petit côté artisanal qui me manque désormais.

F1 02

Pourtant, la McLaren F1 inaugurait une nouvelle ère, celle de la voiture d’ingénieur, au design influencé par l’aérodynamique, proche de la perfection et forcément détestable pour toutes ces raisons là. Mais à l’époque je ne le voyais pas : ses portes papillons inspirées de la Toyota Sera, ses trois places de front, suffisaient à lui donner une originalité supplémentaire. Surtout, à l’époque, il était clair que la production resterait confidentielle, rendant encore plus désirable cette voiture pour l’ado que j’étais. Aujourd’hui, on parle en milliers d’exemplaires chez McLaren.

F1 08

C’est en 1989 qu’est créé McLaren Automotive, dans le but de produire la meilleure voiture homologuée sur route ! A l’époque, l’objectif est convoité par quelques constructeurs, les classiques (Ferrari, Lamborghini, Porsche) mais aussi les petits nouveaux (Bugatti, ou bien Cizeta). L’ère des supercars initiée par Ferrari avec sa F40 s’ouvrait, et nous en sommes aujourd’hui à son zénith ! McLaren se lance un vrai défi, puisque la marque n’est alors qu’une écurie de Formule 1, et n’a jamais construit de voitures de route (malgré l’ambition de Bruce McLaren). Autant dire que le défi est énorme, surtout avec un budget limité à 8,5 millions de livres au départ, obligeant Gordon Murray à quémander la gratuité auprès de ses fournisseurs : ils seront largement payés en publicité !

F1 06

La F1 (qui tire son nom de l’essence même de McLaren) est une voiture d’ingénieurs, et le projet est piloté par Gordon Murray (l’ingénieur) et par Peter Stevens (le designer). Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, Ron Dennis leur a laissé le champs libre, et ils purent exprimer leur créativité en toute liberté. C’est en 1992 que la McLaren F1 sera présentée à un public restreint à Monaco, et elle n’entrera vraiment en production qu’en 1994. Côté moteur, c’est BMW qui s’y colle, avec un V12 issue de celui de la série 7, retravaillé pour l’occasion par Motorsport, de 6,1 litres de cylindrées, et développant 627 chevaux ! Aujourd’hui encore, c’est beaucoup, alors imaginez à l’époque, surtout si l’on rapporte cette puissance au faible poids de la bête (1140 kg).

Au premier plan la F1, au deuième la LM (Orange) et au troisème la GT ! Au premier plan la F1, au deuième la LM (Orange) et au troisème la GT !

Etrangement, le motoriste Honda, qui équipait les Formule 1 de chez McLaren, ne sera donc pas le fournisseur de la F1 : il n’avait que des V6 à proposer, ce qui semblait ne pas convenir au rang de cette première McLaren qui devait affronter des V12 en pagaille (Bugatti, Ferrari, Lamborghini). C’est donc BMW qui emporta le morceau. Au total, 64 exemplaires de cette F1 de route au prix faramineux d’un million de dollars de l’époque, sortiront de chaînes de Woking entre 94 et 98. 5 exemplaires de la F1 LM furent aussi produits pour célébrer son succès au Mans 95, ainsi que 2 exemplaires de la GT, servant à l’homologation en GT1. Ce qui fait au total 71 routières, sans compter les 7 prototypes, et les 28 modèles de course, pour un total de 106 voitures seulement ! Elle sera remplacé sur les chaînes de Woking par la Mercedes SLR à partir de 2003 !

F1 01 Rowan Atkinson

Autant dire qu’elle est rare, cette McLaren F1. A tel point qu’elle atteint des sommets dans le vente : celle de Rowan Atkinson (connu pour son rôle de Mr Bean), pourtant accidentée (mais totalement réparée par McLaren) en 2011, s’est adjugée récemment pour 11 millions d’euros. Autant dire que vous n’êtes pas prêt de rouler en F1, et qu’il serait peut-être plus raisonnable de vous tourner vers un modèle plus récent, une MP4-12C ou une P1… Mais les mythes ont un prix !!!

A lire: l’excellent reportage de Car Magazine

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