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Maserati Ghibli III : une trop brève rencontre !

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 03/06/2016

En montant dans ma Maserati Ghibli III pour une petite balade en Champagne sous l’égide de Pirelli, je n’avais pas vraiment fait attention au modèle qu’on me confiait. Un peu pressés par le temps, mon acolyte Julien, rédacteur en chef du magazine Champion, et moi-même nous sommes demandés tout au long de la route quel modèle nous avions exactement. Au bruit, ce n’était sûrement pas un diesel, mais la relative placidité du moteur ne laissait pas prévoir autant de chevaux sous le capot.

En haut: la Ghibli S Q4 de notre essai. En bas: les trois berlines disponibles pour l'après-midi !En haut: la Ghibli S Q4 de notre essai. En bas: les trois berlines disponibles pour l’après-midi !

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Car renseignements pris, nous avions bel et bien un V6 et 410 ch sous la pédale. Je commence à avoir l’habitude de conduire des voitures puissantes, et le matin même, nous avions piloter des Ferrari 488, Porsche 911, AMG GT, ou Jaguar F-Type, de quoi avoir en mémoire ce que veut dire « en avoir sous le pieds », or là, l’impression générale ne transpirait pas la puissance. Sans doute était-ce du au fait que cette Ghibli S était une Q4, forcément un peu plus lourde avec sa transmission intégrale. Peut-être était-ce du aussi aux petites routes champenoises n’incitant pas à l’arsouille avec un véhicule de presque 5 mètres de long ? Allez savoir ? Toujours est-il que cette Ghibli m’a laissé un sentiment mitigé.

La Ghibli I (en haut) et la Ghibli II (en bas), sans rapport avec la 3ème mouture ni dans le style, ni dans la philosophie !La Ghibli I (en haut) et la Ghibli II (en bas), sans rapport avec la 3ème mouture ni dans le style, ni dans la philosophie !

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J’avais déjà croisé la route de cette berline au trident au Salon de Genève 2015, sans avoir pu la tester. A cet époque, l’intérieur m’avait semblé un peu cheap. A son bord un an après, mon sentiment a un peu changé : j’ai trouvé le tableau de bord de la Ghibli agréable à l’oeil. Pourtant, ma nature est vite revenue au galop. Devant cet intérieur chic, mais classique, typique d’une moderne d’aujourd’hui, je me suis mis à regretter les intérieurs un brin baroque des Maserati d’antan, celles des années 80 et 90, les Biturbos et leurs descendantes.

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D’ailleurs, alors que j’étais au volant de la « petite berline » de la gamme, je me demandais quelle mouche avait donc piqué Maserati pour l’appeler Ghibli ? Jusqu’alors, celles qui avaient porté ce nom n’étaient que des GT, à deux portes. La première du nom, née en 1966, est aujourd’hui le symbole d’une époque révolue ou la marque de Modène nous proposait des GT aux lignes époustouflantes, sans doute l’une des plus recherchées aujourd’hui. La deuxième du nom, née en 1992, était quant à elle une version améliorée des coupés Biturbos, recevant le restylage de Marcelo Gandini initié sur la Shamal en 1989 (lire aussi : Maserati Ghibli II et Maserati Shamal). Sûrement pas le plus beau modèle de la lignée, mais celui que je préfère sans vraiment pouvoir dire pourquoi !

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Bref, nommer une berline 4 portes se plaçant sous la Quattroporte du nom de Ghibli me semblait véritablement incongru, étant donné le peu de points communs avec ses ancêtres ! La plate-forme est celle d’une Quattroporte raccourcie, tandis que les moteurs essence sont d’origine Ferrari : deux V6, de 3 litres de cylindrée, développant 330 et 410 ch. Pour le diesel, c’est un VM 3 litres lui aussi, de 272 ch. La Ghibli n’est d’ailleurs pas fabriquée chez Maserati, mais dans l’ancienne usine Bertone de Grugliasco, près de Turin ! Alors que le Levante a eu droit à un nom original, pourquoi n’en avoir pas fait de même avec cette berline ? Mystère.

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La présence du moteur diesel dans la gamme sonne à l’amateur comme une hérésie. Pourtant, j’en comprends tout à fait les raisons : à ce niveau de gamme et de prix, les principaux acheteurs sont les flottes et les entreprises, friandes de ce genre de motorisation. Impossible de s’en passer, et la Jaguar XF, sa concurrente hors allemandes, propose aussi de telles motorisations !

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La ligne de la Ghibli est assez perturbante. Plutôt jolie dans ses proportions (plus équilibrée qu’une Quattroporte d’ailleurs), elle fait dans l’excès de style à l’avant, avec un capot un peu torturé, et des phares alambiqués tirant vers le haut tel un haussement de sourcil ! Cela dit, des 3 types de berlines à notre disposition cet après-midi là (Jaguar XF et BMW 730d), c’était de loin la plus sexy, et surtout, important à mes yeux, la moins conventionnelle ! Côté vente, la Ghibli s’est vendue en 2015 en Europe à 4644 exemplaires, à comparer aux 815 Quattroporte vendues sur la même période. Pas mal pour Maserati, mais pas suffisant encore pour atteindre les objectifs fixés par la marque (25 000 exemplaires au niveau mondial).

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Voilà donc une voiture dont je suis ressorti dubitatif. Le trop court essai ne m’a pas permis de véritablement profiter de son moteur et de ses chevaux, ni même de l’efficacité de sa transmission intégrale. Mais en comparaison avec les deux autres, c’est sans doute celle qui m’a le plus plu physiquement. Difficile de comparer ensuite les moteurs, les XF et Série 7 étant proposée à l’essai en diesel ! Il faudra décidément que je l’emprunte au parc presse, je suis resté sur ma faim !

Sur les berlines Maserati, lire aussi : Maserati Biturbo à 4 portes, Maserati Quattroporte IV et Maserati Quattroporte II.


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