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LANCIA

Lancia Thésis : l'originalité ne paie pas toujours

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 28/03/2014

L’originalité ne paie pas toujours, et Lancia s’en est aperçu avec son haut de gamme Thésis, produit entre 2002 et 2009. Pour remplacer sa Kappa datant de 1994 (lire aussi: Lancia Kappa), la marque italienne est décidée à frapper un grand coup et à rivaliser avec les allemandes, avec un produit hors norme, jouant sur ses moteurs chantants et enchanteurs, et surtout sur une ligne très typée.

Renault, à la même époque, à la même réflexion avec la Vel Satis (lire aussi: Renault Vel Satis). Physique hors norme, confort intérieur, et agrément de conduite sont la réponse aux allemandes si classiques préférant miser sur leurs performances et leur qualité de fabrication. Chercher une nouvelle voie dans le haut de gamme est louable de la part de Renault comme de Lancia, mais c’est aussi oublier que la clientèle de ce genre de berlines reste assez classique dans ses choix. L’originalité n’est en tout cas pas sa qualité première.

Lancia pourtant décide de jouer son va tout, et offre à sa grande berline une ligne pour le moins étonnante. Certains la trouvent belle, d’autres hideuse. Il faut en tout cas la regarder longtemps pour s’habituer à ses yeux globuleux et exorbités, à ses phares arrières éffilés, et à sa calandre coupe frite flottant au milieu du capot.

Assumer ce faciès n’est pas donné à tout le monde, malgré son statut de voiture officielle du président de la République Italienne. Quand les gens se retournent sur son passage, difficile de savoir si c’est par curiosité, envie ou dégoût. Pourtant, cette voiture est pétrie de qualité. Elle offre notamment un confort hors norme, dans un vaste espace intérieur. Le cuir est beau, et l’équipement complet. Mais c’est surtout sous le capot qu’on trouvera son bonheur. La Thésis propose bien entendu des moteurs diesel, mais ce sont les moteurs essences qui vous raviront. Au programme, des 5 cylindres (un 2 litres turbo de 185ch, un 2,4 atmo de 170ch), mais surtout, les fameux V6 Busso piqués chez le cousin Alfa Romeo (un 3 litres de 215 ch et un 3,2 litres de 230ch).

Malgré d’indéniables qualités, la Thésis n’a séduit que 25 000 clients en 7 ans de commercialisation. Mais cet échec signera la fin des vraies Lancia. Par la suite, la marque proposa une Thema qui n’était ni plus ni moins qu’une Chrysler 300C rebadgée. Puis… plus rien, Lancia étant condamné à disparaître !

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