KSU Gazal-1 : verrons-nous un jour ce SUV saoudien ?
Si les rêves d’industrie automobile lybienne du Colonel Kadhafi avaient de quoi faire sourire (lire aussi : Khadafi designer automobile), il y eut des projets plus sérieux au sein du monde arabe. Quelques temps après la présentation de la fameuse Rocket, on découvrait au salon de Genève en mars 2010 une nouvelle voiture dénommée Gazal-1, et nous venant quant à elle d’Arabie Saoudite.
La prestigieuse université King Saud University (KSU) de Riyad réunit près de 70 000 étudiants dans de nombreuses matières, mais en mars 2009 fut créé un cours spécifique « d’ingénierie automobile » regroupant 55 étudiants motivés. Accompagnés par leurs professeurs, ils conduisirent un projet séduisant d’un SUV saoudien, répondant aux attentes locales et présentant une technologie éprouvée.
Ce projet devait servir d’entraînement pour ces jeunes ingénieurs qui reçurent l’aide de Steyr-Magna (ex Stey-Puch) pour la partie mécanique, et du studio de design Studiotorino pour ce qui est du look. C’est le designer australien Peter Arcadipane qui se chargea du dessin de la bête, après avoir présenté plus de 50 sketchs aux étudiants au mois de juin 2009. Côté technique, on en sait peu, mais la base annoncée est celle du Mercedes G500 (Steyr-Magna fabrique le classe G depuis de longues années), avec un V8 de 388 ch sans doute d’origine Mercedes lui aussi.
Finalement, en mars 2010 le KSU Gazal-1 est présenté au Salon de Genève. Sans faire sensation (le style est assez classique), il marque la première tentative de développer une marque automobile en Arabie Saoudite. D’autant que le projet a été validé par le Roi lui-même, et est promis à une réelle industrialisation, puisque le Roi l’a dit.
D’ailleurs, le projet Gazal-1 n’en restera pas là. L’appétit venant en mangeant, l’université de Riyad (KSU) se prend au jeu, et décide d’investir. En décembre 2010, un plan d’investissement de 500 millions de dollars est annoncé, venant pour 15 % de l’université (75 millions de dollars), et pour 30 % de l’entreprise sud-coréenne Digm Automotive. Les 55 % restant devant être apportés par des investisseurs saoudiens.
En janvier 2011, c’est chose faite, puisque le « MIDROC » (Al-Muwakaba for Industrial Development and Overseas Commerce, un fond de développement souverain saoudien) prend à sa charge les 55 % restant des 500 millions requis. En outre, la Saudi Industrial Property Authority annonce qu’un million de mètre carré de terrain sera alloué gracieusement à la nouvelle entreprise (probablement près d’une cité côtière). L’ambition est grande, avec un objectif de 20 000 Gazal-1 produits annuellement, pour un coût de 10 000 $ (garderait-il à ce prix son V8?)
A ce moment-là, on se dit que le projet est bien avancé, et qu’on devrait voir d’ici deux ou trois ans des Gazal-1 sur les marchés moyen-orientaux et africains, les cibles principales du SUV Saoudien. Et pourtant, depuis, plus aucune nouvelle ni communication de la part de KSU ni d’aucun de ses partenaires. Encore un projet tué dans l’oeuf devant l’ampleur de la tâche ? Après tout, créer de toute pièce une marque automobile demande du temps, nous attendons donc avec impatience de voir si ce beau projet arrivera à son terme ou s’il est bel est bien tombé aux oubliettes de l’histoire automobile. Inch Allah.