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Jaguar XJR-15 : pour Gentleman Drivers exclusivement

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 13/04/2014

Quand on évoque une supercar siglée Jaguar, on pense tout de suite à la XJ220 (lire aussi : Jaguar XJ220). C’est oublier la fantastique XJR-15, qui la précéda sur les chaînes de fabrication de l’usine JaguarSport de Bloxham.

Cela fait déjà un moment que TWR, la structure de Tom Walkinshaw, vit une histoire d’amour avec Jaguar. Outre la préparation de voitures de course pour la marque anglaise (la XJR-9, victorieuse au Mans en 1988), TWR réalise des versions sportives sur des bases Jaguar. Pour officialiser ce partenariat, JaguarSport (détenue à parts égales par TWR et Jaguar) est créée en 1988. JaguarSport, c’est un peu l’équivalent de Motorsport pour BMW, et une grande partie de la gamme Jaguar est désormais officiellement disponible en version « R » (lire aussi: Jaguar XJR).

Pour promouvoir cette nouvelle gamme sportive, Jaguar et TWR décident de sortir une supercar exclusive, reflétant le savoir-faire de JaguarSport et son implication dans le sport automobile. Cela tombe bien puisque TWR avait créé un prototype, la R9R, issue de la Jaguar XJR-9, qui servira donc de base à la création de la XJR-15. Le moteur sera lui aussi dérivé de la XJR-9, puisqu’il s’agit du V12 6 litres développant ici 456 ch. La carrosserie est réalisée en carbone, ce qui lui permet de garder un poids contenu à 1050 kg, et la voiture peut atteindre les 297 km/h.

Présentée en 1990, la XJR-15 fait sensation, car il faut bien le dire, sa ligne est superbe. Véritable voiture de course, elle s’adresse à une clientèle de gentleman drivers, riches (500 000 livres sterling l’unité), avides de course automobile, et qui pourront engager leur monture dans le « Jaguar Sport Intercontinental Challenge », une série de 3 courses en 1991 en ouverture des grands prix de F1 de Monaco, Silverstone et Spa-Francorchamps. Et comme l’argent attire l’argent, le vainqueur de ce challenge se verra remettre un chèque d’un million de dollars.

Dès le départ, il était prévu que la production se limiterait à 50 exemplaires. Pas un de plus ne fut réalisé, garantissant aux acheteurs l’exclusivité de leur véhicule, et le maintien d’une côte élevée. L’opération sera très rentable pour JaguarSport, qui, bien décidé à continuer sur cette lancée, présentera la Jaguar XJ220 (nous en reparlerons) qui à l’inverse sera un véritable four financier.


D’ailleurs, la société JaguarSport sera liquidée en 1994, et l’usine de Bloxham sera récupérée par Ford pour y fabriquer l’Aston Martin DB7 (l’usine de Newport Pagnell n’était pas assez grande et moderne pour produire celle qui marquera le renouveau d’Aston Martin, lire aussi: Aston Martin DB7).

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