Jaguar Land Rover (JLR) : stratégie gagnante (pour l'instant !)
Ceux qui me connaissent savent que je n’ai pas pour habitude de sauter sur un communiqué de presse dès qu’il se présente. Pourtant je vais faire une exception ! Je viens en effet de recevoir celui de Jaguar Land Rover (JLR) annonçant que, lors de la 35ème remise des « Best Cars » 2014 de l’Automobile Magazine, la F-Type avait été élue meilleur cabriolet, l’Evoque meilleur 4×4, et que JLR avait reçu le trophée de « la stratégie ».
Bien entendu (difficile de faire autrement), le style est très convenu : « on est content », «c’est trop cool », mais « on reste modeste » (bon j’ai mis des guillemets, mais tout cela est inscrit entre les lignes hein!). Cela dit, pour une fois, j’ai l’impression que ce n’est pas totalement immérité, et que chez Jaguar Land Rover, on a de quoi être fier. Et ouais, profitez en, je le dirais peut-être pas si souvent. En fait, je dois avouer que tout cela m’amuse. Je me souviens de sourires moqueurs lorsque Ford avait vendu ses deux marques britanniques à l’indien Tata. Je me rappelle même que certains prédisaient le mur à cette association jugée contre nature.
Il faut dire que la Nano de chez Tata avait bien fait rigoler toute la planète automobile, et que certains se souviennent encore de l’échec de la CityRover, totalement dépassée et issue de la gamme Tata (elle est encore produite sous le nom d’Indica). Donc forcément, y’avait pas photo : c’était la fin programmée de Jaguar et Land Rover. Et pourtant. En 2013, le groupe JLR a immatriculé 425 006 véhicules, en hausse de 19%, et les chiffres du début de l’année sont sur la même tendance. Quand je regardes les gammes de Land Rover et de Jaguar, je dis chapeau. Chez Jaguar, tout a changé (à part la XK qui fait de la résistance, mais on lui pardonne). La F-Type est bien la descendante de la Type E, et les berlines XF et XJ ont renouvelé le style Jag’ (enfin!) sans renier leurs origines. Chez Land Rover, c’est surtout l’Evoque qui a tout changé, au point d’écraser ses sœurs Defender (aucune vente en France en 2013), Freelander, Range et Range Sport (qui se défend plutôt pas mal).
Ensuite (mais je suis sans doute possédé par le felin, moi, le saabiste pur et dur), j’ai le sentiment d’une présence intelligente dans les médias, avec une campagne de pub novatrice (pour Jaguar) et un habile soutien à des événements (le baroudeur surfer en XF Sportbrake, l’ouverture des 24 heures du Mans, ou les F-Types décorées par l’Union Jack au Rallye de Paris).
De quoi peut-être espérer quelque chose de bon de l’entrée de Dongfeng dans le capital de PSA. Nous si chauvins, nous voyons toujours le mal là où il ne l’est pas (du moins pas encore). Si pour que Peugeot retrouve son dynamisme il faut passer par des investisseurs chinois, indiens ou même guatémaltèque, peu m’importe.On a vu un Arnaud Montebourg gesticuler, criant au scandale et à l’intervention de l’Etat (ce qui se fait d’ailleurs), tandis qu’à Solihull ou Conventry, on embauche à tour de bras.
Enfin, quand l’attachée de presse vous fait remarquer qu’il n’y a pas d’accent sur le E d’Alfa Romeo, c’est qu’il s’agit sans doute d’une passionnée (tous n’auraient pas remarqué ce « détail »), ceci expliquant peut-être cela. Mais ne crions pas tout de suite victoire, « wait and see » comme on dit de l’autre côté du Channel.